Thursday, August 31, 2006

envol


Thursday, August 24, 2006

Quando una campanella suona ... svegliati!




Le sourire s'est effacé
Les échos des rires, envolés
Quelques traces de pas demeurent
Je déambule seule. Pour l'heure
Impatience, désir, fusion, profusion,
Regrets, remords, chagrin, disparition
Tu as laissé ta place
Et encore quelques traces


Mais déjà, on sonne bruyamment
Mes cheveux volent brusquement
Tout évolue si soudainement
Que mon coeur triste, s'éprend inconsciement
Suis-je trop ou trop peu
Suis-je déjà ou pas encore
Prête, irréfléchie, écervelée
Des frissons me trahissent
Mes émotions m'engloutissent
D'un ami, tu es devenu amant
Et tout cela en si peu de temps
Tu as su tout effacer, tout clarifier
M'embrasser et m'aimer
Comme peut être ne l'avais je jamais été
Poème rédigé début juillet 2006

La femme qui rêve

La femme qui rêve
Est assise, pensive
Le regard dans le vide

La femme qui rêve
Pense à ses amants
A ses amours d'antant

La femme qui rêve
A les cheveux tirés
Les yeux troublés

La femme qui rêve
Rêve d'un avenir meilleur
Se rêve ailleurs

La femme qui rêve
Croit en l'espoir
En la vie
Et décide que ce soir
Ce sera oui.

Femme rêvant d'évasion Tableau de Joan Miro Fondation Joan Miro Barcelonne (1945)


Pour un regard, un souffle et un sourire...

Parce que j'en ai vu de toutes les couleurs,



Parce que j'en ai vu partout,

Parce que j'en ai vu de toutes les formes, de toutes les dimensions,

Parce que le regard dégage une expression, une personnalité, une humeur


Parce que chacune d'entre nous a droit de voir le monde autour d'elle sans grillage devant les yeux

Parce qu'il n'est rien de plus beau que les cheveux d'une femme

Qui pendent sur ses épaules, s'envolent au premier souffle de vent et encerclent son visage



Parce que chacune d'entre nous a le droit de sourire, de pleurer au vu et au su de tout le monde

Parce que chacune d'entre nous a droit à être regardée

Parce qu'un regard c'est une vie



Quatre heures trente, film de Royston Tan (Singapour)

Il est quatre heures trente et il est seul. Il a à peine quelques années d'existence. A ses côtés un homme plus âgé, un repère possible, un rempart secourable.

Il est quatre heures trente, il est seul et inspecte la maison cherchant dans la matérialité physique une sensation, celle d'exister pour soi et surtout pour autrui.

Il n'y a pas d'âge pour souffrir de la solitude. Il n'y a pas d'âge pour avoir besoin de se sentir aimer. Voilà sans doute un mal commun à tous les hommes et Royston Tan tente de nous montrer que sans amour la vie perd tout son sens.



Ce film met en scène deux êtres qui dans leur solitude pourraient trouver du réconfort l'un envers l'autre mais n'y parviennent pas aveuglés par leur souffrance intérieure. En cela il peut être mis en relation avec Uzak, film turc de Nuri Bilge Ceylan (dont le prochain film intitulé Iklimler a été présenté au festival de Cannes de cette année), dans lequel deux hommes effectuent là aussi une ronde sans fin à la recherche d'un réconfort introuvable pour finir par échanger quelques contacts humains qui leurs permettront de croire à nouveau.

Quatre heures trente fait, cependant, montre d'un pessimisme prononcé : décor angoissant traduisant la petitesse de vie dans laquelle ils sont enfermés, rigueur et inadaptation de l'institution scolaire singapourienne qui entrave toute tentative d'épanouissement personnel de l'enfant.

La difficulté de communication entre les deux êtres est accentuée par le problème de la langue (l'un est de Singapour l'autre de Corée). La rencontre est d'autant plus belle, plus ésotérique, elle se concrétise par un silence, par des gestes simples, par des attentions, par des regards, par une simple présence.

volver, des femmes, du rouge, du turquoise et la famille





Dans ce film, comme dans tous les autres films d'Almodovar mais peut être même un peu plus, il y a tout d'baord l'Espagne et puis les femmes. Elles sont nombreuses, différentes, sensibles et en même temps très fortes mais elles toutes un point commun, elles ont souffert du comportement des hommes qu'elles ont pu rencontrer.

Ce film est pour cela, selon moi, tout à fait contemporain en ce qui se place entre tradition et modernité. Tradition car le film met en scène une Espagne catholique, campagnarde dans ses origines et très attachée à la terre et à la famille. Modernité car cet attachement demeure féminin et reconstruit : la famille est une famille éclatée, qui a rencontré de multiples problèmes et qui se resserre et se renforce entre quelques femmes qui se soutiennent mutuellement.

Penelope Cruz est le reflet de cette ambivalence : elle porte tour à tour un jogging adidas et des tenues beaucoup plus conventionnelles (jupe assez longue, couleurs très vives qui mettent en avant ses origines hispaniques).



Volver, revenir, est un film engagé sur la situation des femmes et sur la vie de celle-ci qui se transforme très souvent en combat. Affronter une vie de célibataire, affronter un mari qui nous trompe ou nous abandonne, élever un ou plusieurs enfant(s) seule, s'occuper des mourants, des taches ménagères, gérer une maison et un travail en même temps, des problèmes d'argent etc.

Que l'on soit belle ou moche, désirée ou pas, Almodovar met en avant les similitudes qui peuvent être trouvées entre les vies de femmes et ce quelque soit la génération.






Voulons nous toujours être moderne?

La modernité nous attire-t-elle encore vraiment? On peut en douter.

Au-delà du rejet, désormais traditionnel et l'on pourrait même dire rebattu de la notion de progrès, l'idée même de se comporter comme des gens modernes, à la pointe de..., ou plus familièrement "in" semble elle-même dépassée.

Dans son dernier ouvrage intitulé Le bonheur paradoxal, Gilles Lipovetsky met notamment en avant le choix effectué par les individus contemporains dans leur propre histoire, dans leurs propres origines de manière à construire leur "carte identitaire". Certes, le fait même d'avoir la potentialité d'opérer un choix sur son propre être et sur son histoire est résolument moderne. Cependant, ce qui l'est sans doute déjà moins c'est le fait de s'intéresser à son histoire et à ses origines.

Cela doit être, sans doute, mis en relation avec le retour à la famille ou encore le retour du religieux. Les formes ont changé, les modalités d'appréhension ont été bouleversées mais il n'en demeure que le rejet de la modernité est palpable.

La campagne, la décoration classique (le design jugé par plus d'un comme froid), un gouvernement conduit par une personnalité forte, charismatique, l'intérêt pour ses origines, la remontée des mariages, en bref peut-être de la simplicité plus que tout autre chose.

La modernité, être à la page ne séduit plus peut être car il n'y a plus une page mais des milliers. Chacun évolue dans son monde et le champ des possibles de cette nouvelle modernité permet de se sentir moderne tout en étant traditionnel et en opérant un retour à des valeurs par essence anti-modernes.

Peut-on parler pour autant d'éternel retour? La mode des années 30/40 est de nouveau en vogue et a même fait l'objet d'expositions au Bon marché. Que dire de cela? Il y a pourtant plus esthétique. Des juges sous le genou, des chaussures à bout rond, des collants et pourtant voilà que toutes les petites parisiennes se précipitent. Peut-on taxer cela uniquement de lobotomisation cervicale? J'en doute.

Le mouvement doit, selon moi, être pris avec plus de recul comme une intégration de la tradition dans la modernité. Plus d'opposition manichéenne. Un rabbin écoute sa musique sur lecteur mp3, des femmes voilées se promènent dans le haut lieu français de l'économie capitaliste à savoir la défense, les couples gays veulent accéder au mariage...

La réunion, Le Goff aurait surement dit, l'absorbtion, de ces deux opposés est-elle une nouvelle phase de la modernité ou le début d'un déclin?

Fino a dove i miei taloni mi porteranno




Cammini sempre come prima ma non andrà più mai come prima. Hai parlato un po troppo senza dubbio adesso tutto è finito. Ho voluto chiudere le mie orecchie, diventare sorda per non sentire le tue parole dure ma vere tanto vere.

Adesso, cammino ancora ma i miei taloni mi portanno dove. Non lo so dove, cammino sola troppo sola, quanto sola. Fino a quando i miei taloni cammineranno, fino a dove la mia vita passera. La tua ha preso definitavamente la sua strade, incontrera sicuramente altre donne, forse è gia fatto, non sono gelosa, sono troppo delusa per esserlo. Ti immagini nelle braccie di un altra ma non mi fa niente perchè sei diventato un altro fin a quel momento dove mi hai lasciato partire.

Questo mattino i miei talloni sono tornati hanno preso una strada verso lo tram e tu non hai cercato di fermami. Sei tornato dentro la tua casa senza un guardo senza un mormoro, senza una parola senza niente.

Les hommes préfèrent les blondes...




Tu es là, le soleil reflète ton absence de sourire. Tout est sombre sur ton visage. Je m'illumine, j'essaye de rire, je n'y parviens pas. Tu m'assombris dès que ton regard se pose sur moi. Tes paroles sont tranchantes, dures, l'espace entre nous se creuse.

Tu es là, devant ton café. Le soleil brule, mon coeur va exploser. Quelques heures auparavant je criais, seule, pour la première fois dans tes draps. Tu étais pour moi déjà loin, déjà parti, j'avais d'ores et déjà fait mes adieux. Deux amants se sont dit aurevoir sans se voir. Elle était seule dans ses draps à lui, il était seul sans doute aussi quand il a pensé à elle pour la dernière fois, quand il a jeté dans l'air cet aurevoir entre plaisir et douleur.

Tu es là, les cigarettes ne te conviennent pas. Plus rien ne te plaît, plus rien n'ira. Il ne la voit plus ou il l'a trop vu, il ne sait pas exactement. Elle recule un peut tout doucement, elle regarde cet homme qu'elle a aimé et qu'elle aime sans doute encore. Elle le voit comme elle ne l'a sans doute jamais vu, comme une première rencontre ratée, avec cette idée d'avoir bu un café avec un con et quelques filles quelconques.

Tu es là, toujours assis, tu te retournes vers moi, mais je n'ai plus d'espoir, si ce n'est pas aujourd'hui ce sera demain. Je suis déjà plus là de toute façon et depuis longtemps. Je suis peut être restée à Rome, enfermée entre la cuisine et l'envie de voir mes cheveux voler assise sur le siège arrière d'une vespa avec mes bras autour de ta taille.

Tu n'es plus là. Elle te regarde toujours mais subrepticement tu as enfin ou déjà disparu. Ton esprit vagabonde désormais, il est libre, il a franchi cette barrière qu'il croyait si haute et qui devenait si pesante.

Il est là, assis, et regarde une blonde qui évoque beaucoup trop pour qu'il soit encore à elle. Il n'y a plus de tu, plus de moi seulement elle et lui, une blonde et sans doute trop de soleil.








Le pale reflet de mes regrets




Sous cet arbre, tu étais là. Tu m'attendais sans doute. J'étais en retard surement. Il faisait déjà sombre et je le regrettais indubitablement. Je ne pouvais qu'entre apercevoir les lignes vieillissantes de ton visage. Tu ne parvenais même pas à me regarder en face et à distinguer ma présence.

Sous ces arbres, assis, tu me montrais ces deux aigles effrayants comme ton ultime conquête, comme la preuve patente de ta maîtrise du monde qui t'entourait. Peut être que je n'arrive toujours pas au centième de ta maîtrise, peut être au contraire que je l'ai dépassée depuis longtemps. Au fond peu importe. Personne ne le dira jamais.

Les branches trop longues entouraient notre échange trop retardé. Comme dans un dernier souffle, tu m'interrogeais, tu venais aux nouvelles, comme tu le disais si souvent, maladroit que tu étais dans tes introductions et dans ton discours. Comme dans un dernier errement, je m'exaspérais devant ton décalage, devant ta cécité à ne pas voir qui j'étais, à ne pas me comprendre, à ne pas me faire sentir que je t'appartenais au-delà de tout.

L'autonomne était déjà bien avancé, les chênes de ton jardin perdaient leurs feuilles et l'étendue des ravages de la nature qui s'offrait à moi m'était malheureusement indifférent. Aveugle, moi aussi, ton égale dans cette incompréhension mutuelle, je ne m'apercevais que bien trop tard de tes cheveux grisonnants, de tes dents abimés et de ton air agard.

Déjà jaunes par endroits, presque marrons, quelques feuilles émacillées valsaient au souffle du vent. Centrée sur mes propres évolutions capilaires, omnubilée par ces quatre yeux impertubables, je sentais la haine et le danger sans trop savoir d'où il venait exactement. Ces aigles empaillés me terrassaient et m'éloignaient de toi sans que je puisse le cacher.

Le vent se renforçait, je sortis une laine, tu étais déjà quasi immobile, ne voyant plus du tout, ni ta fille, ni tes aigles qui faisaient désormais partie de toi. Tu avais rejoint un autre royaume sans m'y emmener. Je restais là, seule sur la terasse, devant chez toi, sans savoir comment rentrer en sachant que tu ne reviendrais pas.

Un dernier souffle, glacial celui là, emporta tout, les quelques feuilles tombées s'envolèrent.





C'était désormais moi qui était assise là, seule, attendant sur la terasse...Peut être que moi aussi un jour j'empaillerais des aigles, pour l'instant j'attends et le vent reste modéré.

Un coeur changeant


Par combien de sentiments différents passe un homme pendant une journée ?

De la tristesse à la joie il n’y a qu’un pas dans mon cœur changeant. Il virevolte au gré de mes humeurs, transcende tous les raisonnements rationnels que tente de lui imposer mon esprit. A bien se concentrer de l’amour à la haine il ne sait plus que penser, que croire. Objet de mille et une fourberie il se sent tour à tour pris pour cible, humilié, tourné en dérision ou porté au nu. Instabilité pourquoi te déchaînes-tu avec autant de passion ?

Est ce cet homme face à toi qui suggère tous ces mouvements ?

Tu ne pourras sans doute jamais deviner tout ce qui peut se passer dans ce cœur si mal dressé et pourtant si aimant. Le désir d’être vu, compris, entendu provoque sans nulle hésitation ces tulmutes et revirements. Blessé il devient hargneux, oublié il devient las de vivre, vexé il se sait revanchard. Pourtant la femme qui l’enveloppe espère encore cacher sa soumission à ce cœur si mal appris. Mais qui trompe-t-elle, celle qui, victime de ses émotions ne sait que trop peu gérer le flux de ses bouleversements intérieurs? Folle, le sera-t-elle sans doute un jour à force d’être le pantin de sa sensibilité exacerbée. Tout est propice à faire évoluer l’infidèle. Une image, un son, un souffle du vent. Elle est la femme vivante, trop vivante, esclave de chaque mouvement de la terre, de la douleur de l’homme qu’elle ne connaît que trop peu, du regard de celui qu’elle ne connaîtra jamais. Elle veut plaire par dessus tout pour préserver son petit cœur qui l’asservit chaque jour.
Elle veut être aimée pour espérer dans une vie qu’elle sait sans destin particulier.

Aime moi


AIME MOI
Fort,
Très fort
Que ton coeur batte chaque jour,
Au rythme de mes cris sourds.

Fort,
Très fort

De telle façon que je confonde rêve et réalité
Que ma vie ne soit qu'un songe éveillé

Fort,
Très fort

Sans jamais rien me promettre
Mais toujours en agissant en maître
Sur de toi, à chaque instant
Développant devant moi ton talent.

Fort
Très fort

Je serai ta reine, tu m'obéiras
Je serai ta reine, tu vivras pour moi
Mon son de voix, mes inflexions
Tu suivras chacune de mes lamentations.

Fort
Très fort

Que rien ne vienne te détourner
De mon visage, de mon sourire
En appprenant à ne rien dire
En se contentant de lire

Sur chacun de mes traits
Que la seule chose que je peux espérer
C'est d'être toujours aimée

Fort
Très fort

S'il vous plaît encore quelques minutes...


Je ne suis pas une cuisine encastrable. Je ne peux me déformer, me reformer, me contorsionner au gré de tes désirs et de tes exigences. Cinq centimètres de moins sur les hanches, deux centimètres de plus sur les seins et quelques milligrammes de finesse en plus. Vous m’insérerez tout cela entre l’évier et le lave-vaisselle ; je te rappelle entre cinq et six heures ; on peut se voir jeudi soir après le dentiste.

Il faudrait que tu sois moins maniérée moins sophistiquée et en même temps plus belle sans quoi je me réveillerais un matin en me disant pourquoi tant de rides. Sans mettre de crèmes, il faudrait que tu gardes ton éternelle jeunesse, ta douceur de peau, ton teint frais.

Je n’ai pas le temps je suis trop pressée. Il faudrait pourtant que tu sois plus efficace, que tu fasses la cuisine, que tu ranges tes affaires. Ah ! mais quel fouttoir !!

J’aimerais être dans une cette boîte toute carrée. Les lignes sont parfaites. L’espace est restreint. Personne ne viendrait m’y trouver. Je voudrais être cette boîte. Posée, tout le monde m’oublierait. Je resterais là tranquillement, en regardant les gens vivrent. Dans cette boîte, je serai seule tu ne viendras pas, tu me laisserai. Dans cette boîte, il n’y aurait pas de place pour des soucis, trop petite pour organiser, rien n’à ranger. Tout y est calme.

Chut ! Vous faites trop de bruit. Ca s’écoute le silence.

Chut ! Vous êtes trop bruyant, vous ne vous entendez pas vivre.

Chut ! Quel vacarme. Je n’entends plus mon cœur battre. Le tien non plus. Bat-il comme le mien ? Sommes-nous à l’unisson ?

Chut ! Reprenez doucement. Regardez encore un peu en bas. Regardez ce que vous ne voyez pas. Du haut de tes talons, tu écrases le monde, tu écrases les autres. Tu te crois la plus belle, tu vis pour ton image, tu vis pour ton reflet. Mince je resterais, embrasse-moi.

Encore quelques minutes, Mademoiselle ne bougez plus. Stop, arrêtez vous. Puis-je vous poser une question ? Comment faites-vous pour être si belle ?

Je sors de chez le coiffeur, il est midi trente. Je flane dans les rues. L’agitation est modérée. Je n’ai pas faim. Je pense à mes cheveux.

Je sors de chez le coiffeur, il est quatre heures et demi. Le petit jeune était charmant. Je reviendrais chez lui.

Je t’attends. Tu es là assis face à moi et pourtant je t’attends. Combien de temps mettras-tu à te réveiller. Je suis là il faudrait que tu parviennes à me voir, à me saisir. Non ? Toujours pas. Tant pis, je pars.

Mon sac, mes pieds, mon courage, mes yeux droits fixés devant moi. L’avenir est là où le cœur vous guide. Je m’enfonce dans le métro, je cherche ma carte. Je me dépêche. Je veux à présent t’échapper. Retiens moi.

Trente minutes plus tard. Je suis nue sur ton lit. La chambre est sombre. Un liseré de lumière à travers la fenêtre. Tout me plaît. Je cris. Je hurle. Aussi fort que l’orage. Mon cœur se déchaîne. Je ne t’aime pas. Tu es même moche. Ton corps m’indiffère mais moins que ton être.

Je m’assoies, je me lève. Je n’ai pas vraiment le droit d’être posée ici. Encore un moment. Je guette la porte. Je guette le couloir. Le gardien du musée va peut-être arriver. Après autant de toiles le stationnement debout est pénible. Mon langage est stéréotypé. Je suis si fatiguée. Celle là me plaît beaucoup. Beaucoup trop. Je la prendrais bien chez moi. Je passerais volontiers ma vie devant. Je m’y fondrais délicatement. J’habiterais cette maison que l’on peut voir dans certaines toiles au loin. Je ne serais pas ami avec les personnages qui sont au premier plan. Je serais la recluse de la toile. L’inconnue qui hante tes peintures. Je veux rêver. Rester là, pensive.

Je suis assise. Le trajet a été long. Je n’ai rien ressenti, j’ai rit, j’étais bien, j’ai parlé. Tu étais là, les yeux rivés sur la route. L’esprit ailleurs. A quoi pensais-tu ? A hier soir dans ce lit ? A hier après –midi sur le canapé ? A demain quand je ne serais plus là. Nous sommes déjà arrivés. On ne peut pas repartir, pas tout de suite. Je veux encore que tu conduises. L’asphalte imperturbable me rassure. Le long bruit monotone des voitures me berce. Le klaxon violent des camions me ramène à la réalité , à la violence, à l’agressivité. Aimerais-tu faire l’amour ?

Je suis assise dans cette salle d’attente. Il est grand mais vieux. Il est élégant mais quoi, je stresse. Il est là assis lui aussi à son bureau. Sa posture, son allure, tout lui confère un air assuré. Je me reprends. J’évacue les tensions. Le soleil baigne la pièce d’une chaleur automnale. C’est la fin de l’après-midi. Il y a cinq minutes, le contact froid du zinc du bar d’en face et le goût amer de la cigarette m’envahissaient. J’écoute tous ses mots. Je ne regarde pas ses lèvres mais ailleurs. C’est fini. Je pars. Je suis heureuse. Le soleil a diminué. Peu m’importe j’ai eu tout ce que je voulais. Des enfants jouent dans la rue. Ils courent. J’entends ta voix. J’allume une nouvelle cigarette. Mon sac se renverse. Je ramasse mon rouge à lèvres, mon crayon, et tout le reste. Non pas tout de suite. Attendez encore un peu. C’est magique.

Il avait attendu ce moment toute la journée. Il s’approche des caisses. Elle était bien là assise derrière sa machine. Le géant allait fermer. Conte d’amour hypermoderne. C’est son tour. Il a pris plus d’articles que le besoin l’imposait. Son tour est fini. La cliente derrière lui s’impatiente. Il ne pourra plus la voir pour aujourd’hui. Il reviendra demain. C’est sur. Il reviendra chaque jour. Il cherchera l’article à problème. Celui qui imposera une attente. Celui qui nécessitera d’aller chercher l’exact prix. Il la regardera encore et toujours. Elle ne verra que l’horloge derrière lui. Celle qui lui indique l’heure où elle finit ce sale boulot. L’heure où elle peut enfin étaler ses jambes et reposer ses bras. Elle redémarre après lui. Il prend ses paquets et s’en va. Il marche. Il l’imagine nue. Il est soudain impatient de rentrer chez lui.

Elle accélère le mouvement. Encore plus vite, encore plus fort. Ne t’arrête jamais. Oh, oui, secoue moi. Il la pousse, il la reprend, il la rejette, il la relance. Sa jupe s’envole. Le vent se fait complice. Il relève son jupon, il laisse découvrir ses jambes élancées. Encore plus vite, encore plus fort. Elle se revoie petite. Cette balançoire la fait frissonner. Le soleil dore sa peau. Le soleil l’enivre. Encore encore. Elle se sent libre. Elle se sent vivre. Elle ne veut plus descendre. Elle se sent désirée. Elle se sent femme.

Un peu d’attention s’il vous plaît. Mesdames, Messieurs, nous sommes aujourd’hui ici pour rendre hommage. Je n’entends déjà plus rien. Tant de monde dans cette salle. Je suis tout en haut on y voit rien. Tout est noir. Les gens sont petits. Je n’aurai pas du venir. Assise sur mon canapé j’aurai été mieux. Je suis là tant pis. Tu es là aussi. Tu me parles. Trop haut, trop fort. Tout le monde nous regarde. On va finir par nous demander de nous taire. Tu me fais rire. J’aime quand tu es si gaie. Tu es si belle, quand tu es si naïve. Non ne te tais, pas continue, rie encore avec moi. Non ne l’écoute pas. Ne regarde plus personne. Nous sommes là toutes les deux. Au milieu de la foule, seules au monde. Tu me soutiens, je suis là pour toi. Vivons ensemble. Ne nous oublions pas.

Un chapeau sur la tête puis un autre. Des roses, des verts, des fleuris, des kakis. Les grands magasins parisiens me donne la fièvre. Les paquets à la main m’encombrent. Notre course infinie de rue en rue, nous marchons, nous courrons, nous déambulons. Tous les rythmes ont marqué notre journée. Tout à l’heure on s’envolera. L’avion dans quelques heures. Le sentiment d’être là sans y être. D’être là pour quelques minutes seulement. Le sentiment que rien ne peut nous arrêter. Je te regarde, je m’arrête j’ai trop couru, j’ai trop rie, j’ai été trop heureuse. Je t’avoue que je t’aime.

Elle était là devant lui. Elle était enfin là, sa fille. Il l’avait tant attendu. Il avait tant espéré. Bientôt elle repartira. Bientôt il s’en ira. Il est là allongé. Il sait que le temps lui est compté. Elle parle un faux langage. Celui de la fausse vie. Celui de la vie racontée aux malades. Elle parle un langage qu’il n’entend pas. Il s’en fout de la météo, il n’en a rien à faire de toutes ces fausses paroles. Il sait qu’il va mourir. Il la regarde encore. Il espère une seconde de vérité. Un silence assumé. Il espère qu’elle va se taire. Il espère qu’elle va le regarder. Il espère lire de l’amour. Il voudrait partir confiant. Il voudrait être rassuré. Elle pérore sur les fleurs, le printemps, sur le beau temps. Elle poursuit sur Lucie, ses études, ses réussites. Rien n’est vrai. Le langage que l’on tient aux malades les enfonce à chaque mot un peu plus. Il le sait mais ne lutte même plus. Sa fille est une lâche, elle ne se confrontera pas à la mort de son père. Les convenances ont empli sa vie. Elle se détourne du malheur. Elle s’imagine ainsi dans le bonheur. Elle se lève, elle l’embrasse. Elle ne l’aura pas vu. C’est comme si elle n’était pas venue. Il n’a plus qu’à mourir. Il a pourtant envie de la retenir, d’obtenir ce regard, d’obtenir cette minute. Il s’épuise, il s’effondre, il s’étiole, il ne peut plus lutter : «Ne pars pas, encore quelques minutes s’il te plaît ».


L'antihumanisme : 2ème étape


1-L'homme ne croit plus ni en Dieu que pour lui-même :


L'homme d'aujourd'hui ne croit plus en Dieu : s'il croit c'est pour lui et non en raison d'une imposition sociale extérieure ou d'une réelle foit intérieure. La croyance n'est plus pensée et vécue a priori mais choisie : elle est tombée dans le cercle de l'indiviudalisme : l'individu souverain dans la construction de son être choisi sa croyance, de croire ou de ne pas croire. La foi fait partie d'un des multiples choix de l'homme. Elle est par suite revendiquée non pour elle-même mais parce qu'elle est le fruit d'un choix et parce qu'elle représente, en tant que tel, ce que l'homme qui s'est décidé croyant veut être. Elle est ainsi un mode de revendication de son être. Elle devient un moyen de différenciation et d'affirmation de sa personnalité. Elle s'inscrit dans ce mouvement qui consiste à tout faire pour être vu, reconnu et considéré. Si je suis croyant, je ne suis pas non croyant. Je me définis donc dans ce choix, dans cette option.. J'entends donc que l'on considère ce choix et par ce biais que l'on me considère. j'exige donc que l'on respecte, que l'on prenne en compte ce choix, ce mode de vie. Voilà pourquoi je me montre extérieurement être croyant, je m'affiche, je m'exclus de ceux qui ne participent pas du même mouvement que le mien. En les rejettant, je me construis et me définis. Je suis en n'étant pas ce que je ne suis pas. La religion n'est donc plus vécue dans le strict cercle privé mais le religieux trouve au contraire son épanouissement dans la démonstration de sa foi. L'extrémisme (quelque soit sa branche) est alors une oprte ouverte et la plus aisée, la plus compensatrice et réconfortante, pour s'affirmer réellement par le biais de sa foi. Je suis d'autant plus définit pour moi-même et pour les autres que je vis ma religion de la manière la plus apparente, la plus extrême. Je m'affirme réellement par la branche de ma foi du fait que je vis celle-ci le plus radicalement possible. Mon appartenance ne peut plus dès lors être remise en cause. Nul ne pourra plus contester ma différenciation, mon identité, mon être et ma construction. Il s'en suit que tout symbole d'appartenance à une communauté religieuse est bon à prendre : habillement, comportements alimentaires, comportements sexuels, rapport au temps ... Tout ce qui me permet de m'affirmer aux yeux des autres comme ayant telle identité est bénéfique.

2-L'homme ne croit plus en l'homme :

A-Sur la notion de respect :

Ce terme revient sans cesse aujourd'hui. Il est plaqué dans toutes les conversations, plaquardé sur des affiches et a fait l'objet récemment d'une campagne contre la violence scolaire. L'on a lors de cette campagne distribué à chaque élève un bracelet sur lequelé était inscrit le mot "respect".

Ce terme a vraisemeblablement pris une importance décisive et est devenu en quelques années le point de départ de toute relation humaine. Le basculement s'est produit suite à l'utilisation massive qui a été faite de ce mot par les jeunes des cités. Il s'inscrit ainsi dans une volonté de revendication ultime de son être. Il est devenu l'exigence première et cardinale de toute relation sociale. L'amour et l'amitié viennent en deçà, ne peuvent intervenir qu'a posteriori, le respect est la première phase, la condition sine qua non de tout lien social.

Mais on peut alors légitimement s'interroger sur le pourquoi d'un tel besoin de respect :

-ou si l'on fait appel à cette notion, c'est que l'on estime qu'il n'y en a pas assez, que le respect ferait désormais défaut : l'homme d'aujourd'hui ne respecterait plus son prochain;
-ou il est l'expression de cette revendication de l'individu, un des fruits de l'individualisme sans avoir de cause patente : l'homme a besoin face à la masse de reconnaissance et exige donc comme base de toute relation sociale le respect;

L'homme des siècles précédents n'avait pas à revendiquer le respect car de deux choses l'une : ou il appartenait à une classe sociale supérieure et le respect était acquis ; ou il appartenait à une classe sociale inférieure et il n'avait pas droit au respect : en tant que serviteur, serf, paysan, il ne lui serait pas venu à l'esprit d'exiger le respect. Autrement dit chaque individu en ayant sa place dans la société pouvait adapter le seuil de ses prétentions en fonction.

Il en résulte que l'exigence du respect est avant tout le fruit de l'égalité voulue et accordée par la structure sociale. En faisant croire ou du moins en établissant l'égalité pour tous, dont le dernier pan est sans doute l'égalité des chances, la société (et l'Etat) ont donc ouvert la voie à une nouvelle revendication : le respect c'est à dire l'application pratique et concrète de l'égalité promise.

Or, comme cette égalité n'est pas obtenur, elle reste à l'état de revendication. Associée à l'individualisme croissant, cette déception, cette constatation de ce faux semblant transforme cette revendication en agression. Les formes que prenne cette revendication sont des plus violentes et haineuses. C'est le constat de l'inégalité et la souffrance qui peut en découler dans une société marquée par l'individualisme qui expliquent ce soudain appel à la notion de respect.

B-L'excès comme réaction à la négation :

L'individualisme certes a pris son envol et a conquis notre société occidentale, mais les revendications exarcerbées auxquelles on peut auujourd'hui assister vont au-delà d'une simple expression de cet individualisme répandu. L'indivdu est né, la société, le groupe a définitivement reculé pour laisser place à l'homme en tant qu'être unique. Or, dans le même temps l'Etat a nié à l'homme le droit à l'épanouissement. C'est le paradoxe du capitalisme de donner le droit à l'individu d'exister en tant que tel (droit de ne plus être qu'un maillon invisible de la chaîne sociale) et dans le même temps de ne pas lui permettre réellement de s'exprimer. Tout est fait pour que l'homme se sente exister en tant qu'individu propre : l'autonomie qui lui est accordée, les choix auxquels iol est confronté chaque jour : la société capitaliste multiplie notamment par le biais de la consommation ces choix pour maintenir l'individu dans l'illusion d'une construction et d'une différenciation. Et ceci pour lui permettre de penser que chaque jour il est et demeure unique, essentiel et important, pour lui faire penser que son être et son existence importent en eux-mêmes et pour les autres.

C'est l'illusion de l'importance de la vie humaine en elle-même et l'illusion du rejet définitif de la mort comme inacceptable.

Il faut à tout prix défendre une vie humaine, chaque vie humaine a son importance, voilà des refrains qui s'entendent quotidiennement. C'est la croyance que la société capitaliste veut créer en nous selon laquelle chaque homme a sa place et qu'il lui suffit de la trouver. Cette idée se retrouve également dans celle selon laquelle chaque homme a sa moitié, son contraire etc...

L'homme n'a ainsi pas le temps et plus la capacité intellectuelle de se poser la question essentielle de la raison d'être car il demeure dans la croyance d'une progression constante. C'est ici l'illusion du progrès de l'humanité appliquée à l'échelle de l'individu

Chaque jour est une phase de ma construction (voilà pourquoi l'âge n'a plus réellement d'étapes prédéfinies, qu'il n'y a plus par exemple de frein à commencer ses études en plein âge adulte). Chaque jour je me construis puisque je fais des choix : c'est l'illusion également d'une liberté qui me permettrait de tout faire, de tout être, de tout devenir.

Or, ce capitalisme nie dans le même temps l'individu de la manière la plus forte qui soit :
-la machine financière montre à l'homme qu'il n'est rien : l'on est ce que l'on possède uniquement.
-le fonctionnement même du système actuel en permettant un accroissement de la précarisation abrupte (licenciements, délocalisations, accroissement du pouvoir du secteur privé ...)
-la construction de forteresses, de building qui nient de par leur caractère gigantestque et leurs dimensions démesurées l'échelle humaine et montre ainsi à l'homme qu'il n'est qu'un rouage manipulé d'une grande machine qui le dépasse largement (prenons l'exmple de la défense à Paris).

L'individu ne trouvant pas de satisfaction à ses revendications et étant confronté à la négation de son propre individu alors qu'il vivait dans le leurre de son importance augmente le champ du nombre de ses revendications. Celles-ci deviennent agressives et non plus seulement démonstratives : l'homme ne se contente plus pour se penser exister et pour se sentir bien de se montrer comme porteur d'une identité et d'attirer sur lui les regards. Quand vient sa négation et le réveil de toutes ces croyances et illusions il en devient agressif et haineux.


La réaction est alors celle de la négation par l'homme de son prochain comme l'homme qui s'est senti nié l'a été et c'est cet enchaînement qui, selon moi, crée le fondement de l'antihumanisme moderne.


Nouveau retour sur la notion de sensation


Emmanuel Levinas dans Totalité et infini revient sur la notion de sensation et estime que celle-ci est première dans l'appréhension du monde par l'Homme. La sensibilité (ici plus aucune distinction ne semble être faite entre sensation et sensaibilité) est, selon Levinas, ce qui constitue l'Etre car c'est par son rapport au Monde qu'il se construit et se définit au fil du temps.
La sensibilité est ce qui fait de tout approche du Monde par un Etre un instant unique. C'est donc par suit ce qui permet de différencier chaque Etre els uns des autres. Je n'ai pas la même vision et le même ressenti que mon voisin dans telle situation c'est ce qui fait que je personnalise ma façon d'être au monde et que j'intègre en moi ce que le monde m'offre. Il n'y a plus du fait du ressenti d'objectivité possible : l'Etre en étant confronté au Monde pose sur le monde un regard et a de ce qui voit, entend, sent, touche des sensations lesquelles empêche au Monde d'exister autrement, de prendre corps d'une autre manière, que par le spectre de l'Etre au Monde.
L'homme par le bais de ses sensations crée lui-même le temps et donne la mesure du Monde. Lorsqu'il ressent il crée le présent, chaque sensation est unique et courte si bien qu'une fois passée, le présent n'est plus.
L'accumulation des sensations crée le vécu, le senti et crée l'Etre et influe sur son devenir.
Je serai en fonction de ce que j'ai ressenti par le passé et je suis déjà en fonction de ce que j'ai pu ressentir.
"La sensibilité constitue l'égoïsme même du Moi". Par le biais de mes sensations je crée mon individu, je me crée, je me distingue et je crée donc mon égoïsme. Le sentant, l'Etre qui sent, est déjà Etre propre et individu mais le senti en personnalisant l'Etre au monde fait du sentant, un individu au sens moderne du terme. la sensibilité qui est la réunion du sentant (l'Etre qui sent) et du senti (ce qui est senti) est le premier mode de distinction des hommes entre eux et crée le premier mode d'Etre au monde.
Il pourrait ainsi être vu comme la source de l'individualisme tant décrié. Il s'en suit que par le biais de la sensation peut être défendue la thèse selon laquelle l'individualisme a des sources inhérentes à l'homme et n'est pas seulement propre à une évolution des rapports sociaux. L'Etre trouverait en lui les sources de la construction de son individu lequel serait renforcé par l'Etre au monde actuel.

pouh ca pue!

Combien de fois en marchant dans la rue vous vous dites tout bas ou même à voix haute que ça sent mauvais?
On ne pourrait sans doute pas les compter.
Les parfums ont envahit notre vie et modifié radicalement notre rapport aux odeurs. Tout ce qui se s'apparente de près ou de loin à des odeurs naturelles nous gêne, nous indispose.Les odeurs des autres surtout, mais aussi les nôtres.
Nous prenons plus de douche par jour qu'il n'en faudrait (médicalement parlant) au risque d'abimer notre peau. Nous nous passons crèmes, parfums, déodorants en sachant depuis un moment déjà que beaucoup de ces produits sont taxés de cancérogène. La pression sociale est si forte qu'il nous est impossible de sortir sans déodorant au risque de "sentir mauvais".
La plupart des gens machent des chewings gums non pas par plaisir mais pour l'évacuation des odeurs bucales.
Les publicités et les grandes marques s'en prennent aujourd'hui aux dernieres odeurs naturelles, en nous proposant des papiers toilettes parfumés et des serviettes périodiques qui sentent bons et éliminent les odeurs liées à l'écoulement du sang.
Serait-ce dire pour autant que toutes les odeurs indisposent l'homme de nos jours?! Sans doute pas. Il suffit pour cela de constater l'adpatation de l'homme aux odeurs chimiques, de synthèse qui nous entourent 24h/24.
Tous nos produits ménagers sentent un parfum ou un autre et les études marketings affirment que pour un provencal le propre c'est la lavande, pour un français c'est souvent le citron, les allemands ou anglais ont vraissemblablement d'autres idées sur la question.
Ainsi l'homme rejette ses propres odeurs corporelles au profit d'odeurs arificielles et étiquette sur celle-ci "sent bon" et sur les siennes "sent mauvais". Mais il me semble que tout ceci est affaire d'avis et relève de la pure subjectivité. Il est parfois possible d'être plus incommodé par un parfum fort plus que par certaines odeurs corporelles.
S'ajoute à cela que chaque homme a une odeur unique que la multiplicité des lignes de parfums et de déodorants ne pourront remplacer. Il est souvent bon de se rappeler l'odeur spécifique d'un bébé qui a grandi ou l'odeur de ses parents.
L'on rattache il est vrai également une personne à un parfum mais gardons nous de rejetter massivement et d'occulter à tout prix nos odeurs corporelles au profit d'odeurs chimiques qui nous font tous sentir la même chose.
L'odorat de l'homme appartient sans doute déjà au marché comme le reste, il est exploité et habitué à de nombreuses odeurs artificiellement reproduites. Il serait bon de ne pas trop céder, au point de nous faire détester nos propres émanations corporelles sans quoi un jour l'on ne se surportera plus soi-même...

Retour sur la notion de sensation

Kant dans Critique de la raison pure distingue l'intuition, de la sensibilité, des sensations.
Le premier rapport au monde extérieur que nous avons s'explique par la sensibilité. La sensibilité est notre capacité à appréhender le monde qui nous entoure et chaque chose qui le compose. L'appréhension du monde extérieur provoque en nous ce qu'il nomme des intuitions.
La sensibilité comme l'intuition sont les éléments qui expliquent notre rapport aux choses.
Au contraire, les sensations sont les effets provoqués par la réception de l'extérieur sur notre être : "L'effet d'un objet sur la capacité de représentation, en tant qe nous sommes affectés par lui, est la sensation".
Tout ceci est le descriptif de ce qu'il nomme l'esthétique transcendentale. Kant d'affirmer qu'il exsite deux souches de la connaissance humaine : la première est la sensibilité et la seconde est l'entendement. Par la sensibilité, l'homme réceptionne en son moi ce qui ne lui est pas propre et qui s'impose de par ses sens à lui; par le second il pense l'extérieur.
Mais un lien indiscutable existe entre les deux : car qui peut dire que toutes ses pensées sont dépourvues de la subjectivité de ses sens. La raison, source de la pensée que Kant veut introduire comme modèle de raisonnement n'est jamais totalement objective et demeure influencée par les sens. La raison pure est par suite pour Kant une façon de permettre à l'homme de s'apercevoir de ses erreurs : "Une telle science devrait s'appeler non doctrine, mais seulement critique de la raison pure et son utilité ne serait à l'égard de la spéculation réellement que négative : elle servirait non pas à l'extension, mais seulement à la clarification de notre raison".
On peut donc affirmer ici l'importance des sensations qui fondent une partie de notre appréhension au monde et influence plus que l'on ne pourrait le penser notre vision des choses, notre mode de pensée, en bref notre être au monde.
S'il faut se méfier de ses sens il ne faut cependant pas les récuser sans quoi notre entendement demeure influencé par ceux-ci sans que l'on n'y prenne garde. Savoir que chacune de nos pensées est dictée par notre sensibilité, nos intuitions et nos sensations permet de relativiser tout ce qui nous semble le plus pragamtique, le plus objectif, le plus logique ou encore le plus raisonnable.
Dans l'incessante querelle entre la raison et les sentiments ou sensations, Kant a su unir les deux

Réveil sur la cité bleutée

Réveil difficile sur la cité bleutée. La mer s'étend loin devant moi. Je traverse ses côtes pour mieux l'observer. Le siège du passager est toujours aussi vide. Seules les ombres des poteaux bordant la route s'y reflètent. Personne n'a voulu y prendre place.
Réveil accéléré sur la cité bleutée. Les mouettes me perçent les oreilles. Leurs cris stridents me secouent de part en part. Leurs cris ne s'arrêtent pas. Ont-ils pris fin? Je l'ignore tant ils résonnent dans ma lourde tête.
Elles volent, se croisent au risque de s'entrechoquer, elles forment de grands cercles et semblent se remplacer. Quand l'une s'en va une autre prend sa place, comme si aucune n'était irremplaçable mais en même temps toutes nécessaires.
Réveil morose sur la cité bleutée. La mer agitée ne m'apporte aucun réconfort. Les vagues s'envolent toujours plus haut. Elles éclaboussent tout même ma route, même moi. Elles me rattrapent et du même coup me réintègrent à ce monde que je voulais quitter, je suis engloutie, enssevelie, submergée. En un instant trop de vie pour tout abandonner...






Le rêve d'une Russie blanche

Chapitre 1- la réalité russe :
Les commémorations de la libération du camp d'Auschwitz ont eu lieu l'année dernière. Le Président russe y avait participé à la cérémonnie et avait alors dénoncé la résurgence d'un antisémitisme en Russie.
Mardi, une attaque à l'arme blanche a eu lieu dans une synagogue à Moscou. Huit juifs ont été gravement blessés et se trouvent encore à l'hôpital. Cet acte n'est pas le résultat d'un fou isolé mais d'un courant antisémite et raciste qui se propage en Russie. Les attaques contre les noirs sont fréquentes voire dans certains quartiers quotidiennes.
Un reportage diffusé sur la chaîne Arte expliquait récemment que la police russe a été infiltrée par des gropuscules nazis qui ont désormais le droit de patrouiller dans les rues et d'arrêter tout individu suspect, ce qui se traduit en pratique par une chasse aux noirs, asiatiques, juifs et autres communautés.
La police russe refuse d'ailleurs de reconnaître le caractère raciste de ces attaques et persiste à affirmer qu'il s'agit d'attaques de voyous.
Le rêve d'une Russie blanche aurait-il envahit la Russie?
Tout porte à le croire. L'année dernière déjà, à la veille de la commémmoration de la libération du camp d'Auschwitz un pamphlet antisémite avait recueilli 5000 signatures et avait rédigé par des députés nationalistes.Parmi les signataires figuraient notamment le champion d'échec Boris Spassky, de prêtres orthodoxes . Ce texte explique que les juifs sont opposés à toute la culture russe et qu'ils haissent les russes.


Le Président Vladimir Poutine avait affirmé sa honte face à ce pamphlet. Cependant aucune suite judiciaire n'a été donnée. Bien au contraire, la police est envahie par les nationalistes ainsi que l'ensemble de l'appareil gouvernemental.Les crimes et attaques antisémites et racistes se sont multipliées.
Aujourd'hui en Russie ont a voulu tuer des juifs, des noirs et des asiatiques du seul fait qu'ils étaient juifs, noirs ou asiatiques. Ajourd'hui en Russie, certains rêvent d'une Russie blanche et pure.
Chapitre 2 -La vision de la Russie en Europe :
La mode de l'hiver a eu pour thème la Russie. Les magazines et grands magasins ont été envahis par des couleurs chatoyantes, attrayantes et par des tenues tout droit venues de ce grand pays. Les foulards, les babouchkas,les tsarines, les chapkas, les femmes se transforment en poupées russes y compris les petites feujs qui pour aller à la synagogue shabbat adoptent le jupon russe et le foulard assorti.

La mode n'est que commerciale, financière, elle est dépourvue de toute réflexion politique et de toute idéologie. Elle fait travailler des enfants, elle importe et impose une mode russe alors que dans le même temps en Russie tout dérive et que personne n'agit. Elle conduit à ce que des femmes juives ou non revêtent des vêtements et adoptent une image, celle des femmes russes, alors que dans le même temps elles sont rejetées par la culture qu'elles tentent le temps d'une saison (automne/hiver 2006) d'adopter.
Chapitre 3- Les frontières existent toujours !
Alors je parviens à la conclusion suivante : les seules frontières que l'homme a réussi à abattre ce sont celles des liens et échanges commerciaux. La Russie est à la mode et pourtant elle est loin de ce qui se trame réellement en Europe. A quelques heures d'avion et pourtant l'information et la vision que l'on a, que l'on veur nous donner de la Russie est fausse. On nous vend du rêve, dans un foulard russe et dans ces défilés il y a la représentation de belles femmes, au visage régulier, blanc comme la neige, les pommettes rosées et rougies par le froid. on y voit l'innocence et la beauté. D'autres y voient le rêve d'une Russie blanche, nettoyée ...







Le rapport au temps

Je suis hantée par mon passé, préoccupée par mon avenir et angoissée par mon présent.
Je crois vivre au jour le jour mais je ne vis jamais l'instant présent.
Je ne peux penser à coeur ouvert au passé et pourtant celui-ci me rattrape.
Je ne peux regarder objectivement l'avenir sans que l'incertitude m'envahisse.
Le présent m'échappe et je n'y suis jamais plongée réellement.
Le coeur en arrière, la raison en avant, mon être ici présent, au présent, attend.
Il essaye de recueillir l'instant mais l'esprit le détruit.
J'aime le temps qui ne peut se mesurer, qui sait se faire oublier. Mais dans ce temps là, l'écoulement s'accelère et rappelle vite aux compteurs endormis leurs mesures délaissées.
J'appréhende le temps, comme l'ultime traitrise de la nature. Mais dans un espoir incensé je tente chaque jour de faire du temps mon allié, de me réveler au temps, d'accorder nos rythmes, de faire du sien le mien ou mieux encore d'inventer mon temps.
Le temps est pour la femme perte et écoulement. Celle-ci ne peut se dégager du temps, il est création et destruction. Mais il est aussi action, le temps est l'offre que la vie fait à l'homme, il est potentialité de vie, d'action, de réaction.
Le temps de la femme est accusatoire et destructeur. Il lui montre ce qu'elle n'a pas fait et la réduction progressive de l'offre de vie.
Le temps vous est inéluctablement compté.
Il appartient à chaque homme de créer sa propre mesure, de s'appropier son temps, de trouver son rythme.
Le temps est l'instrument de la nature pour faire de l'homme un être actif qui ne peut sombrer dans une passiité ou une oisiveté. Le temps est angoissant mais sans doute moins que s'il n'existait pas.
L'unité de l'homme est celle du temps, l'entendement lui a ouvert la porte vers une autre mesure celle de la nature, celle de l'infini. Le rapprochement de ces deux unités doit permettre à l'homme d'appréhender les bienfaits du temps. Car au vu de l'infini, mieux vaut un temps bien maîtrisé, quitte à prendre une vie à chercher son rythme et quitte à accélerer pour ensuite ralentir à nouveau.



l'antihumanisme : 1ère étape

1-Comment le progrès a rendu l'homme moderne capricieux et exigeant :
L'homme occidental de notre époque a la potentialité de ses actes, une autonomie et une liberté très importante.
C'est le résultat de sa grande maîtrise qu'il possède sur la nature et les choses.
Par suite il ne dépend plus aujourd'hui que de lui-même et la sécurité que lui apporte en soi le système de protection sociale fait qu'il peut tout faire et tout envisager sans restrictions.
L'accès à la culture, à l'école ainsi que les ouvertures du travail (malgré le fort taux de chômage) font que l'homme d'aujourd'hui peut tout réaliser et tout envisager. Le monde est au service de son imagination et de son désir. De grandes publicités ciblées d'ailleurs fréquemment sur le sproduits de dernière technologie mettent en relief le carcatère immédiat de la satisfaction des besoins ainsi que de la réalisation instantannée des volontés. de grandes campagnes sont menées pour inciter les hommes à mettre en oeuvre leurs projets personnels, leur rêve.
Plus de distance, plus de délais d'attente, plus de contraintes. Dès lors l'homme devient exigeant et capricieux. Toute file d'attente devient un supplice, tout refus se transforme en calvaire et l'impossible est inacceptable ou du moins inaccepté.
Il nous faut tout tout de suite.Partrir sur un coup de tête à l'autre bout du monde, obtenir grâce au téléchargement une musique en moins d'une minute, pouvoir commander un billet de train ou d'avion en restant chez soi, pouvoir joindre qui l'on veut quand et où l'on veut, emporter son monde avec soi...
Le confort et le bien-être n'ont plus de limites. De la maîtrise de la nature l'on est passé à une satisfaction immédiate des désirs les plus fantasques de l'homme : la réalisation de l'imaginaire est sans doute la nouvelle conqûête de l'homme. Le rêve et la réalité ne doivent plus avoir de frontières. On fustige de manière récurrente la place du virtuel dans notre société. Mais on oublie trop souvent la réduction de celui-ci et son imprégnation dans la réalité.La virtualité perd de l'importance quant à l'impossibilité d'un monde qu'elle propose pour en gagner dans la possibilité sur le monde qu'elle influence.
Les jeux vidéos, les films, Internet proposent un monde parallèle. Mais corrélativement, al réalité efface sa frontière avec le rêve pour faire du monde imaginaire des hommes le monde de demain, le monde à venir.
A partir du moment où l'homme a commencé à pouvoir réaliser certains des rêves qui ont traversé les générations de l'humanité comme le rêve d'Icare, la réalisation du potentiellement pensé a supplanté la maîtrise et la domination de la nature.
2-Pourquoi l'homme moderne est mal ?
Le tout, tout de suite, le il suffit de le vouloir pour l'avoir ont crée en contre poing un mal être inétrieur de l'homme moderne grandissant. Si rien n'est plus irréalisable quant au bien être et au confort physiques de l'homme rien n'est prévu pour venir en aide à la souffrance et au mal de cet homme. Le suivi psychologique a connu en un demi-siècle un essor considérable mais il ne répond pas aux exigeances de l'homme moderne. L'inexactitude de ces remèdes, la lenteur de son efficacité font qu'il commence à être relayé par des méthodes plus rapoides et moins contraignantes : le bien-être est désormais exigé tant sur le plan physique que psychique. Les coach, les comportementalistes les remèdes et traitements des antidépresseurs aux plantes anti-stress. Le bien-être est dans un cachet en prise instantannée.
L'homme moderne cache son mal-être en compensant par une exigeance accrue de bien-être physque et refuse catégoriquement toute souffrance, toute douleur. Ce gouffre matéraliste comble et creuse simultanément le mal-être psychique de l'homme d'aujourd'hui.
3-L'homme moderne est-il encore capable d'aimer?
L'homme refuse toute souffrance et souffre déjà de ne pas connaître la douleur. Le cocon matériel dans lequel il est plongé, le cocon sécuritaire qui l'entoure la réalisation des possibles que lui propose le monde des biens et services fait de lui un roi, un roi client, fait de lui plus qu'un individualiste : un je qui pense nous. Dès lors un blocage inextricable irradie les relations humaines.
a-l'enfance :
La famille déjà nucléarisée semble désormais être vécue comme imposée plus que bénéfique et n'influe pas forcément sur l'être qui dès le plus jeune âge revendique son moi, son je, son individualité et son bien-être.
L'enfant est de plus en plus tôt pris en considération en tant que personne à part entière. En tant qu'être il a le pouvoir du choix, du désir, de la volonté et le droit à la satisfaction de ceux-ci. Il n'est plus depuis bien longtemps question d'autorité et très peu d'éducation. Les parents en tant que géniteurs, en tant que cause de la venue au mondes des enfants ont le responsabilité et le devoir de satisfaire les besoins mais aussi désormais les désirs de leurs progénitures. La société le leurt impose, la justice parle de participation de l'enfant aux choix qui le concerne. Tout parent doit payer,au sens propre du terme. L'argent en tant que mode de satisfaction des désirs est dès lors très vite une partie de la réalisation concrète du lien de filiation.
b-l'adolescence :
L'homme a peur de la souffrance et donc du sentiment humain. Tout lien humain est donc rejeté. Les premières expériences douloureuses, les premières brulures du coeur engendrent la création d'un refus plus ou moins exacerbé des relations humaines. L'adolescence est la construction de soi en dépit des autres, en rejet des autres, l'élaboration définitive de son moi. La caprices de l'enfant roi consommateur trouvent une nouvelle dimension : celle du rejet d'autrui lequel commence par le rejet de la famille, lien auquel est substitué le lien ou les liens d'amitié puis ceux d'amour et les premières déceptions font de l'enfant un homme moderne ne pouvant jamais aimer vraiment de peur de souffrir.
L'augmentation des divorces est la trace patente du refus de la perte de son autonomie, de sa liberté et ce à n'importe quel âge. l'âge n'a plus d'impact sur la décision de quitter les siens et sur le refus absolu d'abandonner son moi. Le monde moderne composé d'individualités impose cette démarche. C'est là une autre forme de pression sociale attentatoire à la liberté.
L'homme moderne ne pourrait aimer pleinement que si on lui proposait un amour garanti assurance tout risque sans souffrance. C'est le refus du risque, de l'imprévu. L'application sentimentale du principe de précaution. Or, le suel remède trouvé pour l'instant à cela est la protection, le repli sur soi. La seconde réponse possible aurait sans doute était l'engagement, le pacte, l'alliance au sens primitif de ces termes mais ceux-ci ne sont plus possibles car ils entrent en contradiction avec l'individualisme et la liberté revendiqués et constitutifs de l'homme moderne. Le mariage est sans doute pour cette raison également totalement discrédité car il est en opposition avec l'homme tel qu'il se conçoit et tel que la société en impose l'image. Il est actif, autonome, libre et exigeant.
A cela s'ajoute que l'on ne pourra jamais proposer à l'homme une absence de souffrance car à admettre que l'on puisse parvenir à une "sécurité sentimentale" à laquelle certains couples ont au demeurant déjà adhéré (couples libres qui décident de ne pas se quitter mais demeurent ouverts à d'autres relations extraconjugales de manière assumée ou pour les plus jeunes le concept de relations libres dans lesquelles on annonce ouvertement qu'aucun engagement de nature sentimentale n'en découlera et dans lesquelles pour se protéger soi-même contre d'éventuelles souffrances l'on fréquente plusieurs personnes à la fois) il y aurait toujours la séparation de la mort et la souffrance liée à la maladie de l'autre.
L'homme moderne a voulu faire croire à ses contemporains que l'homme avait toujours été traversé par l'angoisse de la mort et s'est appuyé pour cela sur la création de la religion qui aurait permis à l'homme de clamer ses angoisses de mort. Mais cette angoisse, à admettre qu'elle a toujours existé est distincte de celle d'aujourd'hui qui est le refus de la cessation du moi entant qu'être et qu'individualité. C'est à partir du moement où l'homme n'a plus été vu et ne s'est plus lui-même concu comme appartenant à un groupe mais comme une entité à part entière, une individualité, un être avec ses besoins et son désir de reconnaissance que la mort en tant que destruction brutale et sans motifs de cette individualité est devenu un problème omniprésent.
L'homme se considère en tant que personne et a besoin de se distinguer, de s'épanouir, d'être reconnu, considéré, vu, regardé, écouté et la mort lui refuse tout ceci. Elle est la destruction de cette élaboration, l'antithèse de toute cette vision.
Confronté à sa propre mort l'homme eput-il vraiment s'aimer et aimer autrui? La séparation et la souffrance sont inéluctables. La protection ultime est donc de ne pas s'aimer soi-même tout en ayant pour compenser cela un besoin énorme d'amour de la part d'autrui que le désir de protection des autres ne permet jamais de combler. Ceci crée le mal-être de l'homme moderne. Je ne peux pas m'amier moi-même encore moins t'aimer car je ne veux souffrir et être confronté à ma propre déchéance portant comme je continue à me considérer en tant qu'entité en soi, comme une individualité j'ai un besoin d'amour et de reconnaissance incommensurables. Le cercle vicieux des relations sociales modernes trouve donc vraissemenblablement son nerf moteur dans la mort elle-même.
Pourquoi me donner autant d'importance en m'offrant la vie, mon être, mon individualité, mon autonomie et la satisfaction de tous mes besoins et de tous mes désirs alors que je ne suis rien puisque je vais mourir?
Suite à venir...




Y aura t il de la neige à noël?


Y a t-il des endroits qui n'auraient pas droit à la neige?
Qui tout en étant froid et rigoureux
N'auraient pas accès à ce privilège?
Et qui se contentent sans cesse d'un état brumeux...
Y a t-il des endroits qui remplis d'angoisse
Sont le parquage des usines désaffectées
Qui ne contiennent que souffrances et saletés
Et où s'entassent les déshérités
Je vois ces tôles revêtir toîts après toîts
Tout, des fabriques aux habitations de chez moi
Je vois qu'il ne neige toujours pas
Malgré décembre en cet endroit
J'imagine le blanc recouvrir
Chaque parcelle de ce mouroir
J'imagine la pureté
Reflétant mes espoirs
Tel un beau miroir
Encore peu écaillé
Alors je m'imagine enfin ... un avenir...


Entre rêve et songe

J'ai rêvé que tu étais là
J'ai rêvé que étais près de moi
Que nous étions tous deux collés serrés
Que nous étions tous deux enlacés
Je ne sais où nous allions
Je ne sais où nous étions
Mais j'ai ressenti la joie de l'insouciance
Et j'ai revécu le bonheur de l'enfance
Comme deux ados nous divaguions
Sur routes et chemins nous déambulions
Sans savoir quoi pouvoir manger
Sans rien faire d'autre que de s'embrasser
Songe époustouflant que voilà
Qui me montre comment je voudrais que tu sois
Songe très intriguant toutefois
Qui me montre quels sont mes travers à moi



Rencontre et vie

"Il y a quelque chose de tout particulier dans le sérieux profond et inconscient avec lequel deux jeunes gens de sexe différent, qui se voient pour le première fois, se considèrent l'un l'autre, dans le regard scrutateur et pénétrant qu'ils jettent l'un sur l'autre, dans cet examen attentif qu'ils font subir réciproquement à tous les traits et à toutes les parties de leur personne. Cette analyse si minutieuse, c'est la méditation du génie de l'espèce que l'individu qui peut naître d'eux et la combinaison de ces qualités". SchopenhauerLe Monde comme volonté et comme représentation (1819)
Il semble, à le lecture, de ce texte (et de d'autres comme celui de Paul MORAND L'homme pressé )que les principes qui gouvernent le choix que l'on peut faire lors d'une rencontre avec une personne du sexe opposée soient sujet de réflexion : Qu'est-ce qui nous pousse au fond à nous dire que cette personne que je ne connais pas, je lui offre l'opportunité de pouvoir un jour partager mon existence?
Voilà une question en amont même des réflexions sur l'amour car l'amour vient après : Schopenhauer se place juste avant. Avant que naissent chez les protagonistes des sentiments qui brouilleront les pistes.Avant l'amour. Durant ce court moment où il demeure encore un zeste d'objectivité. La question est donc de savoir ce qui nous pousse à basculer dans la subjectivité totale, à femer les yeux, à se laisser emporter...
Selon Schopenhauer ce basculement est le résultat d'une analyse de l'autre mais aussi de soi-même dont l'objectif est de déterminer si cette union, cette fusion pourra donner naissance à un "génie de l'espèce". Ainsi, l'homme en décidant d'ouvrir son coeur et son corps à une autre personne décide de créer une nouvelle personne, de participer au mystère de la création et du renouvellement du monde.
Mais au-delà de cette implication, l'homme par une rencontre opère un choix : celui de participer au monde de la manière la plus complète et la plus entière qui soit avec telle autre personne ; il choisit de vivre et de se sntir vivre de la manière la plus forte qui lui soit donnée avec telle personne.Autrement dit même si ces deux personnes ne vivent pas toute leur vie ensemble : elles ont par cette participation commune au "génie de l'espèce" lié à jamais leurs existences.
Cette idée a d'ailleurs eu de nombreuses répercussions. Ainsi, Alexandre Dumas affirme t-til " les hommes ne sont mus, quand ils aiment, ni par des convoitises dépravées, ni par un attrait diivn. Ils travaillent pour le génie de l'espèce sans le savoir, ils sont tout à la fois ses instruments, ses courtiers et ses dupes".
Par l'amour dans lequel l'homme croit échapper à la mort, à l'utilisation que le quotidien et la vie fait de lui , l'homme ne fait, selon Schopenhauer, que reproduire le système de la vie et de la souffrance en créant de nouvelles vies humaines.L'homme croit trouver dans l'amour une source de plaisir sans faille et qui lui est propre, il croit avoir enfin pu échapper au cycle de la vie et à la souffrance, il ne fait que replonger dedans car pas d'amour sans souffrance et l'amour a pour résultat de reproduire l'espèce.
Cependant c'est là son rôle, son but, son ultime fonction et choisir avec qui on la partagera, avec qui on participera pour peut-être des générations entières nécessite analyse et observation attentive. Et ce que Schpenhauer affirme c'est clairement que ce choix ne se fait pas a posteriori quand amour, liens et sentiments sont entremelés mais en amont de tout cela, au moment même de la rencontre.
Ainsi, toute rencontre est réflexion sur son propre être d'une part (sur qui l'on est et avec qui l'on peut partager) mais réflexion également sur ce que l'on veut laisser de soi : avec qui l'on travaillera pour le génie de l'espèce mais également quel sera notre participation au génie de l'espèce.
Nietzsche critiquera cette analyse en affirmant que la réflexion que l'homme mène lors d'une rencontre est celle de ses valeurs et des valeurs qu'il entend retrouver, partager, percevoir, sentir et voir s'agiter devant lui. Selon lui la réflexion ne va pas jusqu'au génie de l'espèce, elle demeure plus attachée à sa propre personne, au vivant même de celle-ci et non à la trace que l'on veut laisser derrière soi :
"Savoir quels sont, dans une âme, les groupes de sensations qui s'éveillent le plus rapidement, qui prennent la parole, donnent des ordres, c'est là ce qui décide de la hiérarchie complète de leur table de valeurs."
Par delà le bien et le mal







Et si l'amour n'existait pas?

"Toute passion, quelque apparence éthérée qu'elle se donne, a sa racine dans l'instinct sexuel, ou même n'est pas autre chose qu'un instinct sexuel plus nettement déterminé, plus spécialisé ou, au sens exact du mot, plus individualisé. Le but dernier de toute intrigue d'amour, qu'elle se joue en broquins ou en cothurnes, est, en réalité, supérieur à tous les autres buts de la vie humaine. L'instinct sexuel sait très habilement prendre le masque d'une admiration objective et donner ainsi le change à la conscience".

Schopenhauer Le monde comme volonté et comme représentation

Cette affirmation est surprenante et sort pour le moins des chantiers battus. Elle bat en brèche l'idée que l'on peut se faire de l'amour, de l'amour pur. Et comme dans toute relation amoureuse il y a une relation sexuelle ou du moins une attirance sexuelle, cette phrase interroge.

Est-ce que s'interroger c'est déjà trahir? Je ne le pense pas bien au contraire. Dans la torah il est dit que remettre tous les jours en cause sa foi et s'interroger chaque matin sur l'existence de D. voilà sans doute la meilleure façon de croire.

La relation amoureuse serait une expression de notre instinct sexuel focalisé sur une même personne. Cela expliquerait beaucoup de choses et notamment l'infidélité. Si tout amour n'est que l'expression de l'instinct sexuel alors le jour où l'attirance faiblit, le partenaire change.

Lorsque Schopenhauer fait référence à la notion de "passion" rien d'étonnant à ce qu'elle soit rapprochée de l'instinct sexuel. Mais, plus loin il évoque l'intrigue d'amour, l'amour donc, la relation amoureuse et l'admiration objective. Si Schopenhauer entend par là faire référence à un mode de développement de l'instinct sexuel dans les esprits les plus chastes soit. Mais cette citation ne signifirait-elle pas que selon lui l'amour n'existe pas réllement et que tout n'est affaire de sexe?

Alors oui il n'y a sans doute pas d'amour sans attirance sexuelle. Mais l'amour ne serait-il qu'attirance? Voilà sans doute une question à laquelle il est plus délicat de répondre. Car si de nombreux exemples nous viennent en tête pour dire que non, au final on peut toujours s'interroger sur le point de savoir si amour y avait-il vraiment. Et c'est sans doute là le génie de cette affirmation qui sème le trouble, nous interroge et nous bouscule pour au final nous laisser perplexe, sans réponse réelle et face à une pensée qui nous avait déjà hanté.

Que ce soit brodequin ou cothurne, autrement dit que ce soit un amour joyeux, un amour tragique, un amour passionnel ou plus paisible, l'instinct sexuel demeure présent. Il donne le "change à la conscience" , il revêt le masque de l'amour pur.

Voilà peut-être pourquoi l'amour réel est celui qui allie amour et amitié : instinct sexuel et amitié...

Le masque est peut-être salutaire et nécessaire, si c'est le cas ne l'otons pas.











Le nouvel an nietzschéen

"Pour le nouvel an - Je vis encore, je pense encore : il me faut encore vivre, car il me faut encore penser. Sum ergo cogito : cogito ergo sum. Aujourd'hui chacun se permet d'exprimer son désir, sa plus chère pensée : eh bien, je dirai moi aussi ce que je désirerais aujourd'hui de moi-même, et quelle sorte de pensée a été la première, cette année, à traverser mon coeur, _quelle sorte de pensée me doit apporter la raison, le gage et la suavité de toute vie ultérieure! Je veux apprendre de plus en plus à considérer la nécessité dans les choses comme le Beau en soi : _ ainsi je serai l'un de ceux qui embellissent les choses. Amor fati : que ceci soit désormais mon amour! je ne ferai pas de guerre contre la laideur : je n'accuserai point, je n'accuserai pas même les accusateurs. Détourner le regard : que ceci soit ma seule négation! Et à tout prendre : je veux à partir d'un moment quelconque n'être plus autre chose que pure adhésion".
Nietzsche Le gai savoir Livre troisième n°276.
Arrêter de penser, arrêter de voir, arrêter de juger. Le regard entraîne la pensée, la pensée entraîne le jugement, la réflexion est en route, la critique aussi, acerbe pour ce qui était de Nietzsche. La culpabilité n'est plus très loin quand lorsque pour voeu pour la nouvelle année l'on souhaite arrêter de penser en sachant que arrêter de penser c'est en quelque soirte arrêter de vivre (retournement du cogito cartésien).
n'être que "pure adhésion", ne plus permettre à son moi d'exister, de s'épanouir, de s'ouvrir, de penser.Je pense donc je suis. Si je ne suis pas, c'est que je ne pense pas. Mais si je pense trop, suis toujours, ou suis trop et par ce trop est-il possible que je sois encore et toujours mais alors pour combien de temps?
La pensée tue-t-elle autant qu'elle me fait homme et qu'elle me réalise dans mon individualité?
Si je vis c'est pour penser : voilà le présupposé. Nieztsche dit "il me faut encore vivre car il me faut encore penser". Mais pourquoi "encore" est-il répéter plusieurs fois? Une lassitutide et un changement semblent être nécessaires.
Arrêter de juger, "détourner le regard", voir tout en beau, être de ceux qui "embellissent les choses". Comment peut-on être de ceux qui voient le beau et se détournent du laid quand l'on pense on appartient à ceux dont la laideur saute aux yeux.
"Je n'accuserai point", Nietzsche ne dit pas qu'il ne veut plus vivre mais seulement qu'il veut changer. Il ne nie pas la vie, mais la sienne. il ne rejette pas d'être mais d'être trop, d'être un être pensant et que cette pensée ne lui permet pas d'accéder au beau, d'embellir les chose, d'être heureux.
L'homme qui pense est un homme qui est mais qui est mal.