Thursday, August 24, 2006

Le nouvel an nietzschéen

"Pour le nouvel an - Je vis encore, je pense encore : il me faut encore vivre, car il me faut encore penser. Sum ergo cogito : cogito ergo sum. Aujourd'hui chacun se permet d'exprimer son désir, sa plus chère pensée : eh bien, je dirai moi aussi ce que je désirerais aujourd'hui de moi-même, et quelle sorte de pensée a été la première, cette année, à traverser mon coeur, _quelle sorte de pensée me doit apporter la raison, le gage et la suavité de toute vie ultérieure! Je veux apprendre de plus en plus à considérer la nécessité dans les choses comme le Beau en soi : _ ainsi je serai l'un de ceux qui embellissent les choses. Amor fati : que ceci soit désormais mon amour! je ne ferai pas de guerre contre la laideur : je n'accuserai point, je n'accuserai pas même les accusateurs. Détourner le regard : que ceci soit ma seule négation! Et à tout prendre : je veux à partir d'un moment quelconque n'être plus autre chose que pure adhésion".
Nietzsche Le gai savoir Livre troisième n°276.
Arrêter de penser, arrêter de voir, arrêter de juger. Le regard entraîne la pensée, la pensée entraîne le jugement, la réflexion est en route, la critique aussi, acerbe pour ce qui était de Nietzsche. La culpabilité n'est plus très loin quand lorsque pour voeu pour la nouvelle année l'on souhaite arrêter de penser en sachant que arrêter de penser c'est en quelque soirte arrêter de vivre (retournement du cogito cartésien).
n'être que "pure adhésion", ne plus permettre à son moi d'exister, de s'épanouir, de s'ouvrir, de penser.Je pense donc je suis. Si je ne suis pas, c'est que je ne pense pas. Mais si je pense trop, suis toujours, ou suis trop et par ce trop est-il possible que je sois encore et toujours mais alors pour combien de temps?
La pensée tue-t-elle autant qu'elle me fait homme et qu'elle me réalise dans mon individualité?
Si je vis c'est pour penser : voilà le présupposé. Nieztsche dit "il me faut encore vivre car il me faut encore penser". Mais pourquoi "encore" est-il répéter plusieurs fois? Une lassitutide et un changement semblent être nécessaires.
Arrêter de juger, "détourner le regard", voir tout en beau, être de ceux qui "embellissent les choses". Comment peut-on être de ceux qui voient le beau et se détournent du laid quand l'on pense on appartient à ceux dont la laideur saute aux yeux.
"Je n'accuserai point", Nietzsche ne dit pas qu'il ne veut plus vivre mais seulement qu'il veut changer. Il ne nie pas la vie, mais la sienne. il ne rejette pas d'être mais d'être trop, d'être un être pensant et que cette pensée ne lui permet pas d'accéder au beau, d'embellir les chose, d'être heureux.
L'homme qui pense est un homme qui est mais qui est mal.



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