Thursday, August 24, 2006

Voulons nous toujours être moderne?

La modernité nous attire-t-elle encore vraiment? On peut en douter.

Au-delà du rejet, désormais traditionnel et l'on pourrait même dire rebattu de la notion de progrès, l'idée même de se comporter comme des gens modernes, à la pointe de..., ou plus familièrement "in" semble elle-même dépassée.

Dans son dernier ouvrage intitulé Le bonheur paradoxal, Gilles Lipovetsky met notamment en avant le choix effectué par les individus contemporains dans leur propre histoire, dans leurs propres origines de manière à construire leur "carte identitaire". Certes, le fait même d'avoir la potentialité d'opérer un choix sur son propre être et sur son histoire est résolument moderne. Cependant, ce qui l'est sans doute déjà moins c'est le fait de s'intéresser à son histoire et à ses origines.

Cela doit être, sans doute, mis en relation avec le retour à la famille ou encore le retour du religieux. Les formes ont changé, les modalités d'appréhension ont été bouleversées mais il n'en demeure que le rejet de la modernité est palpable.

La campagne, la décoration classique (le design jugé par plus d'un comme froid), un gouvernement conduit par une personnalité forte, charismatique, l'intérêt pour ses origines, la remontée des mariages, en bref peut-être de la simplicité plus que tout autre chose.

La modernité, être à la page ne séduit plus peut être car il n'y a plus une page mais des milliers. Chacun évolue dans son monde et le champ des possibles de cette nouvelle modernité permet de se sentir moderne tout en étant traditionnel et en opérant un retour à des valeurs par essence anti-modernes.

Peut-on parler pour autant d'éternel retour? La mode des années 30/40 est de nouveau en vogue et a même fait l'objet d'expositions au Bon marché. Que dire de cela? Il y a pourtant plus esthétique. Des juges sous le genou, des chaussures à bout rond, des collants et pourtant voilà que toutes les petites parisiennes se précipitent. Peut-on taxer cela uniquement de lobotomisation cervicale? J'en doute.

Le mouvement doit, selon moi, être pris avec plus de recul comme une intégration de la tradition dans la modernité. Plus d'opposition manichéenne. Un rabbin écoute sa musique sur lecteur mp3, des femmes voilées se promènent dans le haut lieu français de l'économie capitaliste à savoir la défense, les couples gays veulent accéder au mariage...

La réunion, Le Goff aurait surement dit, l'absorbtion, de ces deux opposés est-elle une nouvelle phase de la modernité ou le début d'un déclin?

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