Wednesday, December 09, 2009

L'ère de la culpabilisation

Par son ouvrage datant de 1979, Le principe de responsabilité, le philosophe allemand Hans Jonas a ouvert une nouvelle ère : celle de la responsabilisation de l'homme en tant qu'acteur du devenir de l'humanité.

Ainsi, après avoir été écarté de toute considération historique puis après être devenu objet d'intérêt en soi, l'individu "lambda" franchit une nouvelle étape : chacun de nous est devenu égalitaire en ce que son action conditionne aussi bien que celle d'un autre le devenir entier de l'humanité. (on parle sur ce point notamment d'effet papillon...)




Appliqué à l'environnement principalement aujourd'hui, cette idée nous a fait sortir définitivement de l'individualisme.


Offre t elle pour autant de meilleures assurances de l'égalité entre les hommes? Rien n'est moins sur. Des inégalités perdurent entre les Etats comme entre les citoyens : seules les obligations s'imposent avec la plus stricte égalité à chacun d'entre nous; non les droits.

C'est donc purement et simplement un sacrifice qui est demandé non un échange.

L'intelligence de ce mouvement consiste à jouer sur la culpabilité de l'homme pour obtenir ce que l'on souhaite. Le regard d'autrui fera sans doute le reste pour nous imposer, au nom des générations à venir, les obligations que l'on souhaite au prix que l'on souhaite.






Que peut on savoir pour autant de ce que penseront les générations à venir de nos actes?



L'homme du XXI è siècle, après avoir manqué à tous ses devoirs au cours du siècle précédent en laissant se réaliser la shoah, désire avant toute chose anticiper en ne laissant pas se réaliser ce qui lui semble être aujourd'hui l'objet potentiel des reproches de demain.




C'est donc la réaction d'un homme asservi par l'empreinte d'une culpabilité liée à son passé proche; la réaction d'un homme qui a perdu le sens du mot liberté.

Tout n'est qu'obligation et la culpabilisation environnementale a déjà laissé place à des réactions parfois extrêmes : destruction de biens; de cultures; blocages... Des actions "coup de poing" contre un mal présent principalement dans les consciences et non dans la réalité patente.
Au surplus, cette conscience du mal n'est présente que pour "ceux qui y croient" : elle résulte des études scientifiques ce qui lui permet d'être présentée comme incontestable.
Les contestations sont reléguées au rang des lobbies industriels et balayées comme tels, discréditées comme tels.
La science n'a certes pas le floklore de la plupart des religions mais sa substance consistant à présenter des hypothèses sur l'explication du passé, du présent et du futur de la vie humaine ressemble étrangement à celle de toutes les religions.

Les erreurs du passé scientifique sont sans doute irreproductibles et notre foi actuelle dans les prédictions climatiques les plus pessimistes ne sont sans doute que la pure résultante de la rationnalité, mais pourtant un doute reste permis.

Ces lignes sont écrites le 9 décembre 2009, à l'heure où depuis plusieurs jours s'est ouvert ce qui présenté comme l'évènement historique environnemental le plus important que l'humanité n'est jamais connu et l'environnement étant apprehendé comme l'enjeu majeur du XXIè siècle, comme un évènement historique majeur du XXIè siècle.

La question environnementale est présentée comme le seul progrès permissible de l'homme de ce siècle amis également comme la condition de l'absence de condamnation du progrès en soi.

Le XXè siècle a été avec la fin du XIXè le siècle du progrès industriel, scientifique puis techonolgique. Le progrès a été présenté comme le seul vecteur fiable de l'humanité. Plus le confort de l'homme moderne était assuré, plus l'homme progressait et suivait donc une ligne sure vers un avenir meilleur.

Tout cela est aujourd'hui difficile à balayer et pourtant sujet à controverses. Afin d'éviter une condamnation pure et simple du progrès en soi, l'enjeu environnemental est présenté comme devant être le nouvel objectif à atteindre sans autre condition. Si cet objectif est manqué alors oui il sera possible de dire que l'homme en ne visant que le progrès sans freins ni limites a manqué son but.

Ainsi, l'homme actuel va renoncer au progrès qui était pourtant présenté comme le seul élément permettant de s'assurer de l'absence de regression de l'humanité.

Autre point clé de l'enjeu environnemental, il est fondé avant tout sur la peur : peur de l'avenir en se basant sur une idée phare qui a toujours fonctionné : la destruction de l'humanité, de l'homme, du monde : l'apocalypse.

Jusqu'à présent ce type de théorie étaient présentées comme particulièrement régressives, comme par essence moyen âgeuse et pourtant aujourd'hui elles sont acceptées sans discussion.

Objets de films catastrophes (Le jour d'après, 2012) de documentaires alarmants, de propos pessimistes, le sujet environnemental est abordé sous deux angles intrinsèquement liés : la culpabilisation et la peur. La peur jouant sans doute de relai pour les moins scupuleux!

Ainsi, fait on fi de l'utilisation des méthodes les plus archaïques et de l'atteinte aux principes les plus fondamentaux pour sauver la planète ... en raison de thèses scientifiques ... ca laisse quand même songeur...

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