Thursday, August 24, 2006

Nouveau retour sur la notion de sensation


Emmanuel Levinas dans Totalité et infini revient sur la notion de sensation et estime que celle-ci est première dans l'appréhension du monde par l'Homme. La sensibilité (ici plus aucune distinction ne semble être faite entre sensation et sensaibilité) est, selon Levinas, ce qui constitue l'Etre car c'est par son rapport au Monde qu'il se construit et se définit au fil du temps.
La sensibilité est ce qui fait de tout approche du Monde par un Etre un instant unique. C'est donc par suit ce qui permet de différencier chaque Etre els uns des autres. Je n'ai pas la même vision et le même ressenti que mon voisin dans telle situation c'est ce qui fait que je personnalise ma façon d'être au monde et que j'intègre en moi ce que le monde m'offre. Il n'y a plus du fait du ressenti d'objectivité possible : l'Etre en étant confronté au Monde pose sur le monde un regard et a de ce qui voit, entend, sent, touche des sensations lesquelles empêche au Monde d'exister autrement, de prendre corps d'une autre manière, que par le spectre de l'Etre au Monde.
L'homme par le bais de ses sensations crée lui-même le temps et donne la mesure du Monde. Lorsqu'il ressent il crée le présent, chaque sensation est unique et courte si bien qu'une fois passée, le présent n'est plus.
L'accumulation des sensations crée le vécu, le senti et crée l'Etre et influe sur son devenir.
Je serai en fonction de ce que j'ai ressenti par le passé et je suis déjà en fonction de ce que j'ai pu ressentir.
"La sensibilité constitue l'égoïsme même du Moi". Par le biais de mes sensations je crée mon individu, je me crée, je me distingue et je crée donc mon égoïsme. Le sentant, l'Etre qui sent, est déjà Etre propre et individu mais le senti en personnalisant l'Etre au monde fait du sentant, un individu au sens moderne du terme. la sensibilité qui est la réunion du sentant (l'Etre qui sent) et du senti (ce qui est senti) est le premier mode de distinction des hommes entre eux et crée le premier mode d'Etre au monde.
Il pourrait ainsi être vu comme la source de l'individualisme tant décrié. Il s'en suit que par le biais de la sensation peut être défendue la thèse selon laquelle l'individualisme a des sources inhérentes à l'homme et n'est pas seulement propre à une évolution des rapports sociaux. L'Etre trouverait en lui les sources de la construction de son individu lequel serait renforcé par l'Etre au monde actuel.

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