Saturday, May 26, 2007

Petit carnet d'airs de séduction ou musique de l'amour


Tu es si belle que tu ne le sais pas. Moi, lorsque j'ôte mon costume qui résume à lui tout seul la grâce que l'on peut voir en moi et qui suscite cet air béat et ces scintillements dans les yeux des gens je me retrouve, moi. Moi, seul je rentre et je marche dépourvu de ce costume, dépourvu de ces regards, dépourvu de toute attention. Ta beauté n 'est pas costume, tu la revêt jour et nuit. Tu la portes en toi et elle te sied si bien. Sa constance t'aura fait oublier ce que c'est que de ne pas être vu et l'inconscience ou insouciance, tu la nommeras comme tu le souhaites, qu'elle a provoqué en toi te rend encore plus belle.

Rappelle toi ce moment où tu m'as regardé. Mais oui, souviens toi, j'étais alors attablée et toi plus en retrait tu observais la scène. Un peu, jaloux, je ne sais. Moi, t'avoir regardé, mais de quel moment parles tu. Je ne saurais dire. Je t'ai tellement regardé. Je n'ai d'ailleurs fait que cela.

Te souviens tu de ce baiser? Il était furtif, fugace. Mais il me hante. Tu as posé tes bras autour de mon corps et lentement tu t'es penchée. Je n'osais y croire. Toi, si près de moi. Ton souffle, ton odeur. C'était déjà un rêve. Puis tes lèvres se sont approchées. Tendres, charnues. Que dire? Que veux-tu entendre? Que je rêve de toi toutes les nuits, que je ne peux regarder aucune autre femme sans détourner le regard, que je sais ne jamais trouver ce que je cherche. Je me rends, sans lutte, tu es mon coeur, mon esprit, ma raison et je t'appartiens.

Etait-ce toi hier au square? J'ai cru t'entrapercevoir. Sans doute je me trompe. Je t'appelle chaque jour. Tu répondras peut être demain, j'essayerai encore, sans relâche. Oh, comme je t'aime. C'est un amour infini. Tu as pris en quelques heures possession de ma vie, de mon coeur, de mon corps, de mon être. Depuis que tu m'as quitté, que de ce jour maudit soit-il tu as pris la décision de t'en aller je te cherche. Je te vois partout. Je te rêve jour et nuit. J'espère encore et toujours. Je n'ai de cesse, je vais, je viens, mon esprit est omnubilé par toi.

Je ne me souviens même plus comment tu es. Ca fait si longtemps. Attends que j'essaye de voir si quelques souvenirs sont là. Une assez grande fille, cheveux noirs, non, non attends. Belle grande jeune fille, cheveux noirs époustouflants, un corps de rêve, un cul de conte de fée, des seins à déboussoler un curé. Voilà c'est ca, plus toute ta magie que je ne saurai décrire.

Friday, May 25, 2007

Radiohead-Creep

Sans commentaires...

Wednesday, May 23, 2007

Au-dessus de la mer, le nuage bariolé
Sur la mer, le bateau d'argent
Au-dedans de la mer, le poisson jaune
Tout au fond de la mer, l'algue mauve

Et devant un homme nu et debout
Se demande :

Serai-je le nuage
Ou le bateau ?
Serai-je le poisson ?
Ou l'algue ?

Ni l'un, ni l'autre

Il faut être la mer, mon garçon !
Avec son nuage,
Avec son bateau,
Avec son poisson,
Avec son algue.


Tu apparaissais toujours
avec un éclat de rire
et avec un nouveau tour.
Tu disparaissais toujours
en laissant tes mains
sur notre table.
Tu disparaissais
en laissant tes cartes
dans nos mains.
Tu réapparaitras
dans un nouvel éclat de rire,
et ce sera un autre tour.


NAZIM HIKMET (Poète Turc 1902-1963)

Saturday, May 12, 2007

Nuri Bilge Ceylan et la Turquie


Encore peu connu en France, le réalisateur Nuri Bilge Ceylan nous fait découvrir une autre Turquie, une Turquie très proche de l'Europe, très moderne, peu enclein à se laisser islamiser. Ses personnages sont tous compliqués, sincères, très émouvants et modernes. Ils roulent en smart pour les plus riches, habitent Istanbul pour certains.

Mais Nuri Bilge Ceylan sait aussi parler des autres turcs. De la Turquie de l'Anatolie, de celle très pauvre et très rude dont les habitants sont très loins de notre modernité bouillonante. Ils vivent à leur rythme, ne connaissent pas les mots stress ou être débordé. Dans son film Uzak, qui signifie loin en turc, Nuri Bilge Ceylan met en scène deux cousins totalement opposés. Un urbain, ayant un travail, de l'argent, une voiture, un ordinnateur, des livres et un autre venant de la campagne, très pauvre, qui jalouse tout ce qu'il n'a pas. Loin, comme pour signifier que deux Turquies s'affrontent au sein parfois d'une même famille. Loin, comme pour signifier aussi qu'il suffit parfois d'un tout petit pas pour que le rapprochement soit possible et que l'union profite à chacun.



Mais, au-delà, le réalisateur Nuri Bilge Ceylan sait parler de ce qui dérange. Il le fait sans éclats, d'une manière très sensible. Dans son dernier film intitulé Les climats (Iklimer) il met en scène un court instant un taxi (taksi) posant devant une mosquée avec un air féroce et courageux. Le parallèle avec les photos de terroriste est alors frapant, comme pour signifier que ce peut être demain n'importe qui, qu'un visage ne signifie rien et qu'il ne faut pas s'arrêter aux traits marqués de ce taxi pourtant fort gentil et innocent.

Un réalisateur d'une sensibilité remarquable qui montre que la Turquie bien qu'encore sur certains points et dans certaines régions très en retard est un pays qui est loin en étant tout proche.

Tuesday, May 08, 2007

Et moi, pour tout cela.

Sur tes lèvres dorées,
Dont je boirai le jus,
Je veux graver mon nom.

Pour ton sourire éphemère
Que je capturerai un temps
Je veux crier liberté.

A tes yeux tristes
Dont je sécherai les larmes
Je veux rendre l'éclat.

Sur tes joues pâles
Que je masquerai de rouge
Je veux inscrire infini.

Pour tes cheveux ébènes
Dont j'inhalerai l'odeur
Je veux du vent, la tempête, l'amour, la passion...

Et moi, pour tout cela.

Monday, May 07, 2007


Peut être que je suis pas assez blonde. Pas assez raide. Trop gonflée. Mes cheveux m'empêchent certes de voir derrière moi mais c'est sans doute le risque. Je n'ai pas besoin d'un petit bateau et d'un enfant blond cheveux raides habillé comme il faut, sans tâche de confiture et tiré à quatres épingles. J'ai des boucles trop lourdes pour mes oreilles, trop exhubérantes, comme moi. Et bien voilà, c'est comme ça.

La femme doit assumer son être, son paraître et s'affirmer comme telle. Respecter ses origines orientales et méditérannéennes, ne pas céder aux tentations du conformisme d'aujourd'hui et affronter du même coup le regard des hommes qui se disent "c'est trop".

Sunday, May 06, 2007

Mulholland Drive

La sensualité féminine porte aux confins de l'illusion. Chaque fantasme, chaque désir transforme notre existence en un mirage un peu plus grotesque. Et ce, jusqu'à la fin, au silence.

Dans ce film, David Lynch reprend la thématique blonde-brune et les fantasmes-clichés (rapports sexuels lesbiens, masturbation de la femme) de tous les hommes, parfois même en les inversant. Tout est un jeu de miroir et d'influences réciproques. la blonde et la brune. Blonde, couleur de l'innocence, de la candeur, de la pureté tout d'abord. Candeur et innocence de la jeune fille, comme il y en a tant qui débarque àHollywood la tête pleine de rêves et d'espérances et le sourire aux lèvres. ou encore même moral. Le mélange avec l'autre fait de la brune, une blonde. Elle en acquiert tout d'abord la couleur symboliquement mais également la douceur, l'innocence. la blonde, quant à elle, se transforme en blonde déchantée. Elle devient la blonde junkie. Elle devient du fait de son contact avec Hollywood personnifié par la brune une de ces nombreuses blondes quiInnocence qu'elle perdra définitivement dans la liaison sexuelle, le mélange avec l'autre. Elle perdra alors sa virginité, semble-t-il, si ce n'est proprement physique du moins dans le rapport lesbien, de femme à femme peuplent la ville et qui se perdent dans des Chunkie de quartier, Betty devient Diane et Diane commettra le pire, le meurtre de Camilla. Elle devient celle qui fume, qui ne se lève pas, qui jalouse, qui prépare un mauvais plan...

Mais ce mélange permet à Lynch d'exploiter non seulement le thème, somme toute superficiel
de la femme et du sexe, mais également celle du don de soi et il montre l'influence du rapport à l'autre sur son existence. Le don n'est jamais anodin et toute personne recèle une importance. du couple de vieux qui semble inintéressant et qui permet à Lynch de montrer la part préondérante qu'un évènement de la vie quelconque peut avoir sur le psychisme. Et Lynch aborde ainsi le thème de la maladie mentale alternant là aussi entre schizophrénie et paranoïa. Mais aussi, le rêve, le transfert : Diane, rêve d'être Betty, la blonde qui réussit et fait passer Camilla, la brune au second plan, en lui otant sa mémoire, sa personnalité. Tous les indices du rêve sont là et même d'un rêve fortement troublé : d'une clé bleue dont cherche quoi ouvrir comme une solution que l'on en parviendrait pas à atteindre; à une vie telle un gouffre dans lequel on s'enfoncerait comme dans une boîte bleue sans fond.

Cette thématique est d'autant plus forte que Lynch aborde au travers de différents indices une réflexion assez profonde sur l'illusion. Au travers de sons, en premier lieu, puisque lors d'un spectacle nocturne qui n'est lui-même que le produit de l'angoisse et du rêve on se rend compte que tout n'est qu'un leurre et qu'il nous berce de fantasme et fanstasme. Le son n'est pas forcément lié à l'image et le décalage nous permet de prendre conscience de l'illusion. Illusion, qui, dans le quotidien semble difficile à cerner mais qui se révèle davantage palpable grâce au cinéma : "Il ny a pas d'orchestre. Tout n'est qu'une illusion". Orchestre, doit ici être pris au sens de règles, de destin déjà tout tracé.

Ceci guide Lynch vers une réflexion sur le cinéma. Par une série d'indices, il procède à une mise en abîme. Tout d'abord en faisant de chacun des personnages tour à tour un acteur ou réalisateur... Tout le monde semble lié au monde du cinéma, comme à dire que se mélange réalité et part de mystère pour chacun d'entre nous. Le lieu du film, ensuite, et la place accordée à Sunset Boulevard, à l'écriteau Hollywood ...
Enfin, la mise en abîme prend avec Lynch des formes nouvelles puisqu'il replace le cinéma à son rang de spectacle contraire à la réalité. Il réussit cependant tout en expliquant au spectateur que tout n'est que cinéma et en mettant en relief le pouvoir de séduction des images à faire conserver à celles-ci leur impact séducteur. il rend ainsi un hommage au cinéma en montrant que sa transparence, la levée du voile, ne suffit pas à elle seule à lui ôter sa magie. Il réclame toutefois le silence pour finir, comme à dire que toute illusion et en premier lieu celle de la vie avec sa charge d'angoisses et de faux semblants comme de souffrances et de réalités doit cesser. Le parallèle est alors à son comble, toujours sous l'angle de l'illusion, entre la vie et le cinéma.

Enfin, sa réflexion sur la vie trouve son achèvement avec la question du déterminisme abordée grâce au personnage du cow-boy, qui tel une conscience, pose la question. Celle de savoir si l'on croit à notre rôle dans notre propre vie. C'est Lynch lui-même, au travers du personnage du cow-boy, qui interroge le spectateur représenté par la figure passive du réalisateur (comme le spectateur, il se laisse guider par le monde du cinéma et les évènements décidés par ce monde s'imposent à lui). et Lynch de dire : vous répondez oui mais vous n'êtes pas convaincu et de s'entreprendre à nous convaincre en mettant en scène une histoire qui a plusieurs débuts et plusieurs fins possibles , comme à dire que blonde ou brune on peut être douce ou rebelle, se sentir bien ou mal, s'éviter des ennuis ou non. Que notre vie, telle une histoire, dépend en grande partie de nous-même et de l'angle de prise.



Et se faisant, il fait du cinéma un instrument de démonstration permettant d'exposer une conception philosophique et d'en apporter à l'appui arguments et exemples. Plus qu'un 7ème art, le cinéma avec Lynch est art et science et réciproquement.

Saturday, May 05, 2007



Surement, elle t'avait aimé. Même un peu trop, peut être. Un peu trop, au regard de l'intérêt vivotant que tu lui portais. Il est trop facile de dire je t'aime. On peut même le crier sur les toîts. Rien n'y change.

Assise près d'un fenêtre ambuée, elle était nostalgique de ton regard, de tes bras autour de son cou, de tes élans affecteux. Elle se recroquevillait sur elle-même, regardant la pluie tombée. La buée augmentait petit à petit et son jardin semblait s'éloigner d'elle. Elle se sentait se détacher de tous les objets qui l'entouraient et s'en aller progressivement. Son corps apaisé, sa tête relachée, elle posa celle-ci sur ses genoux et versa une larme. Elle ne savait pas trop si c'était de la joie ou de la tristesse. Ses cheveux pendaient de tout leur long sur ses jambes. Elle sentait son corps trembler à chacune des pensées qui traversaient son esprit.



Un chien aboya. Elle ne le connaissait pas. Ce bruit ne lui était en rien familier. Ceci augmenta la suprise qu'elle pu ressentir. Elle se leva d'un bond. Ses cheveux se retrouvèrent, d'un mouvement sec, projetés en arrière. Elle observa un instant le curieux animal à travers sa fenêtre ambuée, puis alla ouvrir. L'herbe sentait fort. De tout le jardin s'évaporait un parfum d'après la pluie. Ces odeurs réveillèrent ses sens et elle se sentit particulièrement détendue et sure d'elle. Elle fit un pas en avant pour aller à l'encontre du chien lorsqu'elle se rendit compte de ta présence. Elle remonta alors tout doucement son regard et franchit lentement tes bottes boueuses puis ton pantalon mal endossé pour s'arrêter d'une manière gênante au niveau de ta ceinture. Elle se releva alors, après un instant d'hésitation, d'un trait. Et affronta avec dûreté ton regard. Elle s'essuya d'un geste brutal et mal réfléchi les quelques gouttes qui coulaient tout au long de son visage. Après t'avoir lancé d'un ton froid et distant une invitation mal assumée à entrer elle tourna ses épaules et ses pieds se dirigeant, avec une quasi-précipitation, vers le seuil de sa maison.


Assis tous deux autour d'un café chaud, serrant trop fort leurs tasses, ils n'osaient affronter leur regards. La pluie servait à Margot de prétexte. Elle regrettait sa tranquillité près de la fenêtre. Elle regrettait que tu ne sois pas plus entreprenant en cet instant. Que tu ne t'exprimes pas plus. Que tu ne ressentes pas le besoin de crier, de lui pleurer dans les plis de sa jupe. Que tu t'engoufres pas en elle. Que tu ne jettes pas ton visage assombri dans ses longs cheveux nacrés. Que tu ne la serres pas très fort. Que tu ne montres pas que tu as peur de la perdre et qu'en ce moment cela seul t'importe.

Elle t'avait aimé. Peut être un peu trop.


Wednesday, May 02, 2007

Vanessa Paradis for Coco Chanel [1992]

Egoiste Chanel

Petit retour nostalgique sur quelques pubs de mon enfance!! Forcément ça marque!!