Wednesday, August 15, 2007

La certitude du papillon amoureux

J'ai appris que l'on pouvait aimer sans raisons ou alors pour trop de raisons à la fois, sans trop savoir pourquoi, sans trop savoir si on aime.

J'ai appris que rien n'est plus dur que se convaincre d'avoir des certitudes et que rien n'est plus facile que de douter.

J'ai appris qu'il est plus aisé de répondre que l'on ne sait si l'on aime.

J'ai appris que l'on pouvait aimer plus une image qu'une réalité puis aimer une réalité plus qu'une image et puis encore ne plus savoir, plus rien.

J'ai appris que le temps était tout singulier, que les heures peuvent défiler comme s'éterniser et je ne sais toujours pas si le décompte du temps est signe d'amour.

J'ai appris que je ne sais pas grand chose si ce n'est que je t'aime sans trop savoir comment, ni pour combien de temps et surtout sans trop savoir ce que ça veut dire pour autant.

Sunday, August 12, 2007

"Peut-être faut-il voir dans cette hantise l'évolution de notre attitude à l'égard du problème juif en Europe. On est passé de l'idéalisation consécutive à la révélation du génocide au dénigrement ultérieur. L'éloge portait en lui l'imminence de l'éreintement, la calomnie suivait de près l'idéolatrie. A l'image du bon Juif, humble et persécuté, s'est substituée celle du colon arrogant et agressif. On admirait le premier, déraciné, vagabond, témoin exemplaire de la condition humaine; on le vomit normal, citoyen ordinaire d'une nation qui défend chèrement sa peau. On en veut aux Juifs d'être sortis de leur faiblesse immémoriale, d'embrasser la force sans crainte. Ils ont trahi la mission que leur avait assigné l'Histoire, être un peuple d'apatrides qui ne s'enferre pas dans l'étroitesse obtuse des nations. [...]

l'intelligentsia française et une partie de la gauche, malgré un antifascisme sourcilleux élevé au rang d'une mystique républicaine, aient gardé la bouche close devant le déferlement de judéophobie d'origine immigrée qui a frappé la France à partir de la seconde Intifada (et dans le contexte duquel se situe le meurtre par torture du jeune Ilan Halimi par un gang de banlieue en 2006, mélange d'acte crapuleux et raciste). Beaucoup se sont empêtrés dans une dénégation embarassée quand ils n'accusaient pas les intéréssés de paranoïa voire de provocation. Il est symptomatique que la France chaque fois qu'elle est en délicatesse avec son identité, s'en prenne à ses Juifs même si c'est aujourd'hui à travers le prisme proche-oriental. Rapport passionnel : la France s'est presque soulevée pour défendre la réputation d'Alfred Dreyfus, accusé de trahison. "

Pascal Bruckner, La tyrannie de la pénitence, essai sur le masochisme occidental, Grasset, 2006.

Friday, August 10, 2007

Dans les terres les plus lointaines

" Nous sommes ceux qu'on dispersera
Dans les terres les plus lointaines.
Chacun de nous est un anneau
De la nouvelle chaîne.

Non seulement à Babylone
Mais au bord des fleuves, partout
Nous sommes venus nous asseoir,
Cherchant un toit qui soit à nous.

C'est ainsi qu'est devenu cher
A notre coeur le monde entier,
Sur les rives les plus lointaines
Se trouve pour nous un foyer.

Et maintenant nous chérissons
La Vistule autant que le Rhin,
Le large Dniepr à notre coeur
Murmure aussi douce complainte

Le libre Hudson nous fait un signe
Fraternel du fond de ses flots,
Il est permis, sur son rivage,
de connaître enfin le repos!

Quelque chanson que l'on écoute
Nous connaissons sa mélodie,
Quel que soit le fleuve qui coule
Il nous apporte nostalgie,

Quel que soit le drapeau qui flotte,
Nous est familier son appel,
Quel que soit le bateau qui vogue
C'est vers un pays fraternel. "

Avrom Reisen

Pour une définition de l'amour


"Elle était un point de repère fixe au milieu de l'océan".

Virgin suicides, Sofia Coppola

Thursday, August 09, 2007

Petit commentaire sur les rôles de la vie

Il est aussi dur de choisir les rôles de sa vie que les hommes de son lit....

Je la vois cette silhouette
Je l'entrevois, émerveillé
Je la rêve cette image peu nette
Et je me dis, me suis trompée

Trompée sur moi, sur qui je suis
Trompée sur moi, sur qui je veux être
Trompée sur toi, et sur ce "je t'aime"
Sur tes mots, tes lèvres, sur ce "je te suis"

Je me revois encore indécise
Puis clairvoyante ou obscurcie
Avancer à pas feutrés
dans les flots d'une vie peu tracée.

Je ne sais que penser
De cette image qui m'a collée,
Dont je n'ai pu plus me détacher,
et qui fut moi, pour l'éternité.

Wednesday, August 08, 2007