Thursday, August 24, 2006

Tout le monde n'a pas droit à une enfance...

Choquée par les images de petites filles défilant en tutu blanc et kalachnikov à la main devant Yasser Arafat il y a quatre ans.
Bouleversée par la connaissance de l'âge de l'enfant qui s'est fait explosé en Irak dans un attentat terroriste il y a moins d'un mois.
Outrée par la lecture d'un article sur le magazine Elle d'il y a deux semaines expliquant que deux petites filles américaines prônent et défendent activement la race aryenne et militent dans un mouvement nazi.
Interloquée devant les images d'enfants africains chefs de guerre armes au poing.
Je demeure perplexe devant les discours qui expliquent que l'un des grands progrès de l'humanité est sans doute la prohibition du travail des enfants, l'école gratuite et obligatoire jusqu'à 16 ans et au-delà la prise de conscience liée aux avancées en matière de psychanalyse de la nécessité de respecter la période de l'enfance.
J'en viens alors à la conclusion simple que oui il est indiscutable que certains progrès ont été faits mais que dans ce domaine comme dans tous rien n'est acquis. Il convient alors d'ouvrir les yeux et de s'apercevoir que tous les enfants n'ont pas le privilège d'avoir une enfance paisible et consacrée à leur éveil et leur apprentissage de la vie et de ses réalités. Que nul doute que les enfants africains n'on pas eu le choix entre le parc d'attraction et la guerre en direct.
Mais j'en arrive également à la conclusion qu'en dehors même de cette discrimination dès la naissance, qui ne fait qu'allonger la liste de la partie prédéterminée de notre vie, le danger est là bien présent de voir une forme aussi grave sinon plus grave de non-respect de l'enfance : l'implication politique et idéologique de l'enfant. Si autrefois l'on ne respectait pas l'éducation de l'enfant et l'évolution corporelle de celui-ci par les travaux pénibles auxquels on l'obligeait au lieu de le laisser se consacrer à un apprentissage minimal, aujourd'hui l'on ne respecte plus la construction de l'esprit de l'enfant, sa capacité à se faire ses propres opinions. On lui dénie non plus son corps seulement mais son esprit, son âme et donc son être.
Alors il est vrai que c'est en moderne que je pense et que cette réflexion me vient sans doute du fait même que certaines avancées non négligeables peuvent être constatées. Mais malgré tout un décalage reste présent entre les idéaux de respect de l'enfance que l'on invoque par ici et par là et la réalité de certains enfants qui deviennent des moteurs de la lutte idéologique de leurs parents.
Alors bien sûr l'influence parentale qu'elle soit politique ou religieuse a toujours existé : il suffit pour cela de se retourner 50 ans en arrière et de se rappeler les partis fascistes, nazis et communistes. Dans le cadre même d'une influence mesurée, de nombreux enfants pour ne pas dire la plupart sont influencés par les idées et pensées de leurs géniteurs : droite, gauche en France chaque enfant à l'âge de voter est séparé entre la volonté de se faire sa propre opinion et la part d'influence non maîtrisable de ses parents. En matière religieuse les ascendants inculquent souvent leur propre religion à leurs enfants et cela choque certains athées qui y voit une forme d'abus lorsque la mouvance religieuse est plus extrême qu'à l'accoutumée.
Mais là j'évoque un péril bien plus grave, celui d'enfants qui meurent pour des idéaux qu'ils ne comprennent même pas. Celui de propagande enfantisée, adaptée à leurs capacités de compréhension comme le révèle les cahiers de grammaire des enfants palestiniens. J'évoque la perte de la vie, la perte des rêves, la perte de l'enfance, la perte de ce qui conditionnera qu'on le veuille ou non toute notre vie.









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