Thursday, August 24, 2006

Du questionnement incessant de l'homme




Kant dans Critique de la raison pure débute sa réflexion par la pensée suivante : "La raison humaine a une destinée particulière dans un genre de ses connaissances, d'être accablée de questions qu'elle ne peut écarter car elles lui sont proposées par la nature de la raiosn elle-même, mais elle ne peut non plus y répondre, car elles dépasent tout pouvoir de la raison humaine".
L'homme serait donc "accablé", le mot est fort de questions incessantes qui lui viennent, dirait-on aujourd'hui, de l'esprit sans pouvoir ni en endiguer le flot ni les résoudre pour la plupart d'entre elles car l'entendement (Leibniz) humain limité ne le lui permet pas. Et en effet, l'homme se pose dès qu'il prend conscience de son soi-au-monde la question de l'existence, de son existence et de leurs sens du fait même de leur mortalité. Ce questionnement en tant que prise de conscience de la finitude humaine est souffrance. Au cours de l'histoire, ce questionnement a trouvé des réponses multiples : D.ieu, la nature, le hasard mais aucune d'elle n'a pu jusqu'à ce jour tarir le questionnement ne possédant pas le sceau de la vérité pour l'unanimité ou du moins la majorité des hommes. Un temps l'homme a été la réponse a ses propres questions : l'amouor pour l'homme, la beauté de l'existence de l'homme a pu permettre de répondre l'homme a été crée parce qu'il est bon qu'il l'ait été. Mais cette réponse élude et réactive la seconde partie de l'interrogation : si l'homme est si bon pourquoi est-il mortel?
Aujourd'hui, un certain courant (individualisme-post-modernisme) voit dans soi-même la réponse à la question. La question n'est en tout cas plus posée au niveau collectif mais individuel : chaque homme se porte tant de considérations à soi-même qu'il est à lui-même source de l'interogation millénaire. La question n'est plus : pourquoi les hommes sont nés pour mourir mais pourquoi suis-je né si c'est pour mourir. Et certaines réponses sont avancées : la religion, elle-même, source de réponse historiquement, s'individualise pour le rester: si tu es né c'est que tu as une mission sur terre que D.ieu t'a confié à toi de la trouver (exemple parmi tant d'autres).
Enfin, une nouvelle réponse est désormais avancée qui est plutôt une absence de réponse : D.ieu est mort (Nietzsche), la mort existe, l'homme est mortel, nous n'avons pas de solution explicative. Reste alors celle d'un hédonisme absolu rejetant toute forme de contrainte (réponse de l'après-devoir, du monde du droit).
Mais quellles que soient les réponses apportées, il est intéressant de s'interroger sur l'origine, le pourquoi de l'interrogation: si l'homme était immortel se poserait-il la question de la cause de son origine, de son existence etc? La réponse semble en partie négative : si l'homme était voué à vivre toujours il se poserait sans doute la question de l'origine de la création du monde mais sans doute pas de son existence et du sens de celle-ci. La question du sens se pose du fait même de la limitation temporelle car ce qui n'est pas limité peut toujours trouver un nouveau sens, à un premier en substituer un autre ...La question est donc celle de la mort. Pourquoi?
1/On oppose un monde infini à un monde fini : pour l'homme, le monde est un infini (et ce de manière spatio-temporelle) composé de multitudes finies. tout à une fin pourtant le monde en lui-même ne semble pas en avoir : pour l'homme (qui vit un temps court par rapport à la nature) le monde demeure infini et donc l'homme se sent mortel et se pose la question de sa place au monde.
2/En quittant l'orbite humano-humaine, en quittant la temporalité proprement humaine on s'aperçoit que l'homme est mortel comme tout le reste : le temps passe même pour le fleuve (Héraclite)et si l'homme semble mortel, il l'est moins que le papillon mais plus que l'arbre et a fortiori que le monde. De là, semble se résoudre la question de la place de l'homme : si l'on regarde la mortalité de l'homme par arpport à la chaîne de la nature : l'homme est un mortel dans un monde lui-même finissant mais qui semble infini pour la dimension spatio-temporelle humaine.
3/Reste la question de pourquoi l'homme se pose cette question de l'existence et de la moet : bien entendu de par son entendement propre à l'homme. Mais au-delà, reste le paradoxe ultime (qui explique bien plus en avant la source de ce questionnement) de l'importance réflexive, de la capacité réflexive de l'homme. L'homme a un entendement propre et par ailleurs une place dans la chaîne de la mortalité qui lui confère une place dans la chaîne naturelle. De ces deux éléments non correspondant il découle le complexe de cette place quasi-animalière par rapport à l'infini de l'entendement humain (si on le compare au reste de l'entendement présent dans la nature) (Aristote : l'homme est un animal doué de raison).
Par le questionnement l'homme tente de dépasser sa place temporelle et d'éccéder à l'infini global : d'ajouter à l'infini de son entednement, l'infini de la temporalité. Par le premier, il tente d'accéder au second. En questionnant sa place au monde, il explique le monde et accède intellectuellement à l'infini auquel il ne peut matériellement accéder.
Mais cela ne combalnt pas le paradoxe de la la place de l'homme, le questionnement se renouvele sans cesse : il est à la fois global et individuel. Il se renouvele à l chaque homme car aucun n'a su le résoudre avant et se renouvele plusieurs fois dans la vie d'un homme à chaque fois qu'il interroge sa propre mort.

0 Comments:

Post a Comment

Subscribe to Post Comments [Atom]

<< Home