Thursday, August 24, 2006

L'homme et l'animal : de la maîtrise à la maltraitance

L'homme et l'animal : voilà un rapport qui a évolué au fil du temps, des siècles et même des ères. Si l'on envisage ce rapport dans un sens large on peut évoquer tour à tour la domination de l'animal par l'homme, la peur de certains animaux mais aussi le rapprochement darwinien entre l'homme et l'animal. Aujourd'hui, ce rapport a encore changé. S'il ne fait plus de doute que l'homme maîtrise l'animal et si peu d'animaux font encore réellement peur aux hommes la conception que l'on a du lien qui unit inéluctablement l'homme à l'animal est à tout le moins ambiguë. La théorie de Darwin est désormais contestée par de nombreux scientifiques et dans le même temps les études et analyses récentes ont permis de montrer que l'homme entretient beaucoup plus de points communs avec l'animal que l'on aurait pû le penser. Ainsi en va-t-il de l'établissement d'un langage propre à chaque espèce comme d'une compréhension étendue des phénomènes, des dangers etc. Robert Merle dans son roman Un animal doué de raison a pu montrer, sans entrer pour autant dans les détails scientifiques et en agrémentant tout cela d'un aspect romanesque attrayant, quels pouvaient être les capacités intelectuelles et linguistiques voire sentimentales des dauphins.
Ces avancées aussi bien sur le plan de la crainte que peut susciter l'animal que sur celui des liens qui l'unit à l'homme n'ont malgré tout pas réussit à faire cesser la volonté de maîtrise toujours plus grande de l'homme sur l'animal. Ainsi la domestication d'espèces jusque là peu domestiquées semble être en passe de devenir un phénomène de mode étendu. Toutes les espèces y passent et en particulier les plus dangereuses ce qui est révélateur de ce désir individuel de maîtrise de l'animal. Ainsi a t-on pû entendre depuis plusieurs années parler de lions dans des appartements etc. Sans doute les propriétaires de ces nouveaux élèves de la domestication moderne et urbaine ne se sont ils pas interrogés sur l'habitacle originel de ces espèces ainsi que surla convenance des conditions de vie qui leurs offraient.
Mais plus grave, le marché des animaux ne cesse de proliférer. Des animaux vivants tels les poissons rares que l'on pêche dans le seul but de les enfermer dans des aquariums pour milliardiares en quête d'originalité et qui sont transférés dans des conditions telles que la plupart ne survivent pas. Des quantités d'animaleries qui parquent les animaux sans respecter ni leur hygiène, ni leur alimentation ni leur espace vital. Greenpeace a pu dénoncer que chaque année les japonnais tuent 20 000 dauphins dans le seul but d'éviter que les dauphins mangent des poissons destinés à la pêche. Or, c'est au contraire la pêche intensive et sans limite ainsi que la pollution des eaux qui sont à l'origine de la raréfaction de ces poissons. De la même manière le WWF rappelait les pratiques japonnaises consistant à chasser la baleine malgré les interdictions prises lors des CITES (Convention internationale sur le commerce des espèces menacées).
Enfin il convient ici d'ajouter les nombreux animaux morts dans le seul but de revêtir le cou, le dos ou les bras d'une femme. J'entends ici bien évidemment faire allusion aux manteaux en fourrure, bracelets en ivoire, sacs en crocodile et autres vêtements et accessoires. Le marché de la fourrure après plusieurs années d'acalmie a repris de plus belle depuis plus d'un an. Les études ont permis de constater que le marché s'est diversifié touchant plus d'animaux qu'auparavant. La fondation 30 Millions d'amis a pu mettre en lumière l'existence d'un marché de la fourrure de chiens et de chats en Asie. Ces fourrures sont exportées et vendues en France. Les chats et chiens sont dépecés vivants dans d'affreuses souffrances.
Au-delà même des animaux ce sont les hommes que l'on sauve en arrêtant ces pratiques : la nature suit un cycle vital. Des poissons dans le pacifique disparaissent et c'est tout l'équililbre de la région qui est bouleversé. L'écosphère est fragile et si l'homme ne réussit pas à protéger les animaux pour toutes ces raisons au moins convient-il qu'il le fasse pour la survie de sa propre espèce.

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