Thursday, August 24, 2006

Accattone de Pier Paolo Pasolini






Accattone, quel personnage attirant : beau, viril, adroit, futé, dynamique et pourtant fourbe,amoral, cruel!! Pasolini décrit ici Rome et ses quartiers populaires avec ses maqueraux et ses prostituées. Sans excès, il montre un monde plein de rêveurs : Accattone avant d'être un maquereau cruel est un rêveur. Un homme parmi tant qui fait le songe éveillé d'être riche, puissant, aimé et adoré. Il se couvre d'or avant que de réfléchir d'où vient cet argent. Pasolini montre également des hommes et femmes partagés entre la haine et l'amour, l'amour de soi et leurs rêves et l'amour d'autrui. Accattone aime sa femme mais il lui préfère ses rêves de richesse et son succès. Il lui préfère sa virilité et ses amis.



Etre adulé par tout son monde voilà qui importe. Pasolini plonge alors dans une critique de la société italienne et de ses traditions et idées archaïques. Accattone représente cet homme qui non dépourvu de sentiments se rallie à cette idée que la femme est avant tout objet, poupée, inférieure à l'homme elle doit être dressée.

Mais Pasolini montre également le repentir d'Accattone qui trouvera dans Sandra non pas l'amour mais le moyen de se racheter avant que de découvrir qu'il s'est trompé sur ce qu'était la vie, la femme et les hommes. Il préferera alors en finir plutôt que de supporter ce décalage entre ses songes et la cruelle réalité.

Accattone est fatigué de ses paradoxes : vouloir être riche tout en refusant le travail, refus de principe, vouloir être puissant et se savoir miséreux, vouloir être adulé et savoir ce que l'on a fait pour cela, ce que l'on a sacrifié pour demeurer Accattone et ne jamais redevenir Vittorio.

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