Saturday, March 03, 2007

Antoine Doinel existe-il encore?


Avant d'être un personnage cinématographique, Antoine Doinel était la figure représentative d'un certain type de jeunesse. Parisienne, bien évidemment au moins dans l'esprit, mais plus encore pourrait-on dire nonchalante, insoucieuse sans se forcer à l'être, ailleurs, absorbé par son propre être. Car tout autant sympathique qu'Antoine puisse apparaître, il faut noter que sa douceur cache un égoisme que sa timidité de façade ne laisse en rien deviner.




Antoine Doinel c'est avant tout un style. Des cheveux mi longs, une tenue quasi correcte, autrement dit à la frontière entre le moderne rebel et le traditionnel coincé. Aujourd'hui, le look Antoine Doinel appartiendrait au nostalgique des années 60, le vintage classique dirons-nous, lié à un rockeur modéré (cheveux mi-longs). Si l'on se réfère seulement au style, alors oui Antoine parcourt encore les rues. L'air y est presque d'ailleurs, pensif, sans y être, brumeux sans raison etc. Mais cela ne suffit pas. Antoine c'est un esprit. Un esprit de faux respect d'abord, qui s'excuse faussement d'avoir déménager en face de chez vous parce qu'il se sentait seul et pour mieux draguer votre fille.

Un homme capable de tout sans jamais avoir l'air de rien, des pires excuses sans s'incliner pour autant. Antoine Doinel est digne tout en affichant le portrait de quelqu'un d'hésitant. Bref, Antoine c'est l'homme quelque part existentialiste, qui ne sait pas où il est, qui ne fait que réfléchir sans y parvenir réellement, l'homme empli de contradictions.

Or, cet état d'esprit peut-il encore exister ou est-ce que la ferveur intelllectuelle a disparu ou est-ce que la moindre emprise des philosophes aujourd'hui ont tué les Antoines ? S'il semble évident qu'Antoine n'est plus aussi fréquent qu'auparavant, un certain nombre des caractéristiques d'Antoine pas toujours toutes réunies chez le même être peuvent se retrouver. Antoine est aussi l'alliance proprement de son époque entre le gentilhomme et le dragueur à demi respecteux avec les femmes. Mais lorsque l'on voit Antoine assis au Café de Flore on ne peut qu'être conduit à penser que si dans le beau Paris certains perprétuent nostalgiquement la tradition elle est bien morte et Antoine avec.


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