Thursday, August 24, 2006

Les vertus du bain








Prendre un bain cela peut paraître anodin et pourtant les multiples représentations artistiques du bain aussi bien dans la peinture que dans la littérature ou le cinéma montrent que le bain a toujours été source d'inspiration. Déjà le mythe du bain de Cléopâtre en tant que représentation du faste a fait rêver plus d'une femme et plus d'un homme! Au-delà, le bain oriental en général est souvent dépeint comme symbole de la féminité et de la beauté des femmes orientales.

On se souvient du passage du bain dans le livre d'Esther où Esther prend son bain et se dévoile alors comme femme se préparant pour le roi Assuérus tandis que jusque là elle cachait sa féminité, sa beauté ne voulant pas attirer le roi qui avait déjà toutes ses faveurs. Le bain oriental ne s'est pas arrêté à l'Ancien Testament et les peintures représentant les femmes au bain (souvent hamam) sont la représentation de cet attrait pour le bain, pour le nu, pour la femme dans sa plus simple expression. Ainsi, outre le célèbre tableau d'Ingres des femmes au bain turc, certains peintres orientalistes ont semblé faire de la représentation des femmes au bain un des thèmes majeurs de leur peinture : pour exemple Jean-Léon Gérome.

Bien que la peinture moderne se soit détachée de cette représentation réaliste et classique des bains, elle conserve un intérêt pour ce thème. En témoigne la peinture de Bonnard ou celle de degas,qui choisit de représenter la sortie de bain ou encore Renoir.


Le cinéma n'est pas de reste dans ses représentations multiples du bain. Les exemples sont trop nombreux pour prétendre être exhaustif mais on peut citer la scène mémorable du bain dans Attache moi de Pedro Almodovar(cf photo) ou encore celles moins érotiques mais qui présentent l'intérêt de montrer que le contact avec l'eau peut être un moment de prise de conscience de son être et d'un rapport particulier avec soi-même et avec son corps.



Alfred de Vigny, Le bain d'une dame romaine (1817)

Une Esclave d'Egypte, au teint luisant et noir,
Lui présente, à genoux, l'acier pur du miroir;
Pour nouer ses cheveux, une Vierge de Grèce
Dans le compas d'Isis unit leur double tresse;
Sa tunique est livrée aux Femmes de Milet,
Et ses pieds sont lavés dans un vase de lait.
Dans l'opale d'un marbre aux veines purpurines
L'eau rose la reçoit; puis les Filles latines,
Sur ses bras indolents versant de doux parfums,
Voilent d'un jour trop vif les rayons importuns,
Et sous les plis épais de la pourpre onctueuse
La lumière descend molle et voluptueuse:
Quelques-unes, brisant des couronnes de fleurs,
D'une hâtive main dispersent leurs couleurs,
Et, les jetant en pluie aux eaux de la fontaine,
De débris embaumés couvrent leur souveraine,
Qui, de ses doigts distraits touchant la lyre d'or,
Pense au jeune Consul, et, rêveuse, s'endort.







0 Comments:

Post a Comment

Subscribe to Post Comments [Atom]

<< Home