Tuesday, April 24, 2007

Sarkozy, meeting de Rouen

Il est curieux de voir à quel point un pays peut basculer rapidement. On dit souvent que l'histoire n'a rien enseigné et il semble que ce soit réel, que l'on ne tire jamais de leçons du passé.

Sarkozy meeting de Rouen, mardi 24 avril 2007 : Jeanne d'Arc, Jean Jaurès, Michelet, Flaubert, Descartes, Voltaire (et son théâtre!!, si vous ne connaissez pas les nombreuses pièces de Voltaire, Sarkozy oui et il autorisera de par son futur pouvoir régalien que l'on joue Voltaire dans nos théâtres) et bien d'autres. Cela peut paraître curieux d'entendre autant de citations et de références lors d'un discours de meeting pour l'élection présidentielle. Un candidat à un concours de la fonction publique n'aurait pas fait mieux. Allez disons que c'est le grand oral qu'il n'a jamais passé!!

1er constat : changement du discours politique : invoquons l'histoire, toute l'histoire sans barrières ni frontières. L'histoire redevient donc le fondement du discours politique.

La France avec Sarkozy se décomplexe. C'est l'homme qui ose tout dire. Qu'il ne faut pas confondre patriotisme et nationalisme et parler dans la phrase suivante de la beauté de la France, de la vigueur et de l'ardeur des français, et de poursuivre sur une exaltation sans modérations du peuple français.

2ème constat : les démons de l'histoire ne font plus peur et on appuie le discours politique sur une exaltation du peuple.

La France est catholique. Revenons à la morale catholique et appuyons nous sur elle pour combattre l'islam extremiste et les abus de l'immigration.

3ème constat : Balayons la modernité pour ne conserver que la modernité matérielle (le progrès technologique) et oublions tout le reste pour un retour vers la morale catholique d'il y a quelques siècles.

Sarkozy accepte, refuse, admet, tolère, ne tolère pas : il "je". Le pouvoir de demain c'est lui, le sien. Il n'explique jamais comment il va s'y prendre pour intenter telle ou telle réforme mais énumère au contraire ce qu'il admet et ce qu'il admet pas.

4ème constat : Absence de modestie dans le discours et personnification du pouvoir.

Un des principaux axes du programme de Sarkozy est de remettre de l'ordre et de réinstaurer un minimum de sécurité dans le pays. Pour ce, il entend imposer une adaptation de tous les récents immigrés ou une reconduite à la frontière et expulsion de ces derniers qui semblent du fait de leur situation irrégulière difficile être la plupart du temps à l'origine des troubles à l'ordre public et des infractions commises.

5ème constat : Appui du pouvoir sur les forces de l'ordre et désignation d'un ennemi commun à l'origine des problèmes du pays.

La définition de la dictature comme une appropriation du pouvoir par la force est historiquement erronnée : rappelons nous qu'Hitler, pour ne citer que lui, a été démocratiquement élu.

La France est, à écouter tous les économistes et à se regarder vivre, en crise. On a pu parler depuis longtemps de la chute du pays et ce dans les domaines aussi bien économiques que sociaux.

Ensuite les critères sont là : exaltation du peuple et du pays et réciproquement désignation d'un ennemi commun, personnification du pouvoir, utilisation de l'histoire du pays, mise en avant de la crise et présentation de soi comme l'unique salvateur possible, réinstauration de l'ordre, de règles et de la sécurité.

Et à écouter certains médias il y aurait même une forme de censure des médias déjà instaurée alors même qu'il n'est pas encore au pouvoir.

2 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Ces constats sont un peu faciles, à mon gout. Certes Sarkozy rappelle l'histoire de la France, certes il réaffire l'héritage chrétien, certe il parle d'autorité et de morale, mais de la à le comparer ou même à sous entendre que c'est un dictateur en herbe...
Oui, il faut rappeler l'histoire de France, car c'est elle qui nous a façonné, oui la France a reçu un héritage chrétien, plus de 2000 d'hitoire, oui il faut restaurer l'autorité et le respect dans ce pays, oui il faut oser dire ces choses la. Est ce un mal de rappeler une réalité ? qui peut contester que l'Histoire à un poids important dans la réalité sociale d'aujourd'hui, oui il y bien un héritage chrétien, pour le pire et le meilleur d'ailleurs, oui il n'y a plus d'autorité dans ce pays, il suffit pour s'en convaincre de passer quelque jours dans les pays anglo-saxons. La France est devenu la Patrie des "j fais ce que j veux", oui il faut rappeler qu'il y a des règles. C'est certes passer pour un passéiste, un nostalgique d'une époque, mais être moderne ne veut pas dire "du passé faisons table rase"

12:52 PM  
Blogger melle hortensia said...

Le problème c'est qu'il y a histoire et histoire. Tout dépend quel évènement on rappelle à la mémoire collective. Et ca n'a pas le même sens que de tenter de réhabiliter Jeanne d'Arc alors que c'est le symbole du FN depuis des années que de parler d'un autre évènement. Je crois, maintenant qu'il a été élu, que ce sera l'histoire qui nous dira qui de nous avait raison mais une chose me semble sure : il ne la laissera pas indifférente...

12:31 AM  

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